L’administration américaine et ses deux alliés français et britannique ont dépensé, au total, 145 millions de dollars de l’argent de leurs contribuables pour viser les bases en Syrie qui avaient déjà été détruites avant les frappes du samedi 14 avril, aux dires du porte-parole de l’état-major russe.
Le pire est que le général Sergueï Rudskoy a annoncé hier que la défense antiaérienne syrienne avait réussi, à elle seule, à intercepter les deux tiers des missiles tirés contre le territoire du pays.
« 71 des 103 missiles lancés sur la capitale syrienne dans la nuit du 13 au 14 avril ont été interceptés par la DCA syrienne, a-t-il précisé dans un communiqué. Il a également déclaré que la Russie était prête à reprendre les pourparlers avec la Syrie concernant l’envoi de systèmes de défense antimissile S-300 dans ce pays.
Même le journal israélien Yediot Aharonot n’a pas pu cacher la colère des Israéliens de la non-réalisation des objectifs des frappes du trio américano-franco-britannique contre la Syrie et il a écrit : « Les missiles tirés en direction de la Syrie ont été intelligents et modernes, mais leur effet réel était nul, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour Israël. »
Al-Manar citant Yediot Aharonot a souligné que les frappes américaines en coordination avec la France et le Royaume-Uni n’avaient pas satisfait les exigences de Tel-Aviv.
Les experts des questions militaires savent très bien que les frais du tir d’un missile de croisière à moyenne portée de Tomahawk pour viser des cibles à une distance allant de 800 à 1500 miles avec une capacité du port d’une ogive de 450 kg s’élèveraient à 1.4 million de dollars. Cela veut dire que Washington et ses deux alliés, Paris et Londres, ont dépensé, au total, 145 millions de dollars de l’argent de leurs contribuables pour lancer des missiles intelligents en direction des bases qui avaient été,déjà, détruites avant les attaques du 14 avril.
Le plus grand gagnant de ces récentes frappes US en Syrie est peut-être l’entreprise américaine Raytheon, fabricant de ces missiles, et le plus grand perdant, ce sont les contribuables occidentaux qui paient encore les coûts du bellicisme de leurs dirigeants. Un autre point important est que cette attaque ne suivait aucune stratégie particulière, à tel point que la cheffe de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré qu’ « une nuit de frappes aériennes ne peut pas se substituer à une stratégie cohérente et transparente envers la Syrie. »
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi une attaque prochaine en Syrie. 48 heures après avoir déclaré qu’une décision majeure allait être prise pour répondre à l’attaque chimique présumée de Douma, Donald Trump prévient via Twitter que des missiles américains vont s’abattre sur la Syrie. Avec ces tweets qui annoncent des frappes militaires, Donald Trump rompt décidément avec les codes établis. La Russie, de son côté, n’a pas laissé sans réponse ce tweet belliciste du président américain et elle l’a même invité à un défi. Cependant, les observateurs politiques n’y voient ni une stratégie, ni des résultats considérables, ni même un prétexte efficace pour l’intervention en Syrie.
En effet, les résultats de ces frappes témoignent du fait que l’objectif du trio occidental était en quelque sorte de ne pas se laisser déshonorer après les allégations fallacieuses de Donald Trump sur Twitter. Il va de soi que Donald Trump, sous pression interne, avait besoin d’une fuite en avant et de se montrer un président fort à l’intérieur des États-Unis, un président qui ne fait aucun cas des opinions d’autrui à la Maison-Blanche. Il y a également ceux qui pensent que les Occidentaux qui avaient vendu des missiles à l’Arabie saoudite se trouvaient devant un dilemme : soit, rembourser la facture, soit, tirer ces missiles.
En tout état de cause, le résultat de cette opération n’est qu’un scandale pour les fanfaronnades occidentales.