Yves Le Drian est en Israël où il devra rencontrer successivement ce lundi 26 mars, le président israélien, Reuven Rivlin, et le premier ministre, Benyamin Netanyahu. Dans l'après-midi, il se rendra à Ramallah en Cisjordanie, où il doit voir le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Mais que cherche Le Drian en Israël?
Selon l'AFP, Jean-Yves Le Drian est arrivé dimanche soir à Tel-Aviv à la veille d'une courte visite en Palestine occupée et dans les Territoires palestiniens. Sa mission? Le ministre français dit vouloir discuter avec les Israéliens de ce qu'ils qualifient d'"annexe balistique" à l'accord nucléaire signé en 2015 entre l'Iran et les 5 pays du Conseil de sécurité plus l'Allemagne. Les Etats-Unis ont menacé de se retirer le 20 mai prochain de l'accord de façon unilatérale et les récentes nominations au sein de l'administration Trump (Bolton au conseil de sécurité national, Pompeo au département d'Etat, NDLR) vont dans ce sens.
Le Drain a-t-il une quelconque chance de succès?
Le Drian espère pouvoir trouver un compromis de façon à maintenir l'accord nucléaire et à préserver les intérêts colossaux des entreprises françaises, largement présentes sur le marché iranien. Jean-Yves Le Drian s'est rendu le 5 mars dernier à Téhéran, où il a rencontré les autorités iraniennes dont le président Hassan Rohani.
Le Drian a évoqué à cette occasion le programme balistique de l'Iran et les politiques régionales iraniennes, au risque de provoquer la colère de Téhéran. Ses hôtes iraniens ont refusé de transiger sur ce qui constitue des attributs non négociables de la souveraineté de l'Iran, faisant ainsi l'échec au volet iranien de sa mission.
Avant même qu'il n’atterrisse à Tel-Aviv, une affaire a largement réduit les marges de manœuvre du ministre français : Le Shin Beth dit avoir arrêté ce Français à l'origine d'un traffic d'armes en faveur des Palestiniens.
A Tel-Aviv, donc, le ministre français des A.E. risque de n'avoir aucun chance à se faire écouter des israéliens surtout que la position française sur le statut de la ville palestinienne de Qods n'est pas de nature à plaire à Tel-Aviv