Expliquant le refus de la Russie de se soumettre à l'ultimatum posé par le Royaume-Uni, le représentant russe auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia, a déclaré : « Nous ne parlons pas la langue des ultimatums. Sans preuves irréfutables, nous n'avons pas à nous justifier », a-t-il répété.
Au cours d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l'ONU tenue le 14 mars à la demande du Royaume-Uni au sujet de l'empoisonnement de l'ex-agent secret Sergueï Skripal et sa fille Youlia à Salisbury, Vassili Nebenzia a déclaré: « Moscou refuse de se soumettre à l'ultimatum posé par Londres. Nous ne parlons pas la langue des ultimatums. Sans preuves irréfutables, nous n'avons pas à nous justifier... Nous ne sommes pas impliqués, la Russie n'a rien à voir avec cet événement. »
Il a réaffirmé que Londres avait refusé à livrer à Moscou des échantillons des produits toxiques pour mener une enquête conjointe sur ce dossier.
« Le gouvernement britannique n'agit pas de manière transparente à cet égard et n'aime apparemment pas engager la Russie dans l'enquête sur l'incident de Salisbury », a-t-il déploré ajoutant: « La lettre adressée par la Première ministre britannique, Theresa May, au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, contenait des accusations irresponsables menaçant la Russie. Londres a accusé Moscou d'avoir violé le droit international et l'article 2.4 de la Charte des Nations unies. Or, nous voyons que le gouvernement britannique a délibérément recours à l'hostilité pour saper le prestige de la Russie sur la scène internationale.»
Le diplomate russe a appelé à réfléchir à qui bénéficiait le meurtre d'un ancien officier de renseignement russe sur le territoire britannique, à la veille des élections présidentielles et des compétitions de la Coupe du monde en Russie ? « Selon vous, quels motifs auraient donner lieu à un tel événement ? L'ancien agent de renseignement a été la victime d'un complot, et maintenant on impute mensonge, calomnie et campagne de désinformation à la Russie. » a-t-il ajouté.
Les propos du diplomate russe font suite aux allégations de son homologue américaine Nikki Haley, qui avait annoncé que les États-Unis soutenaient la position de son allié britannique à propos de l'affaire Skripal.
Il a qualifié Nikki Haley de « chimiste expérimentée » qui dénonce les crimes de la Russie sans pour autant avoir effectué d'enquêtes préliminaires. « Nous savons depuis longtemps que pour désigner des coupables, vous [les États-Unis] n'avez besoin d'aucune enquête », a-t-il ironisé.