En réponse à un projet de résolution élaboré par le Royaume-Uni dans le but de faire condamner l’Iran, accusé d’avoir enfreint l’embargo sur les armes au Yémen, la Russie présente au Conseil de sécurité un autre projet qui ne fait aucune allusion à l’Iran.
Le Conseil de sécurité, qui devrait se prononcer d’ici fin février, se retrouve désormais avec deux projets de résolution discordants sur la table.
Le texte élaboré par le Royaume-Uni fait suite à la publication d’un rapport d’experts onusiens ayant prétendu que les missiles tirés par les Houthis yéménites l’an dernier sur l’Arabie saoudite étaient de fabrication iranienne.
Cependant, selon l’AFP, les Russes ont également rédigé un projet dans lequel aucune mesure ne vise l’Iran. Le texte prolonge également l’embargo sur les armes au Yémen jusqu’en février 2019, mais ne fait aucune référence au rapport de l’ONU sur une prétendue violation de cet embargo par l’Iran.
Or, certains diplomates estiment que la Russie pourrait mettre son veto au projet de résolution du Royaume-Uni pour ainsi ouvrir la voie à un vote sur son propre projet.
Moscou estime que le rapport anti-iranien de l’ONU ne justifie pas une action contre Téhéran.
L’ambassadeur russe après de l’ONU, Vassily Nebenzia, avait fait part fin janvier de ses doutes sur la provenance des missiles, laissant penser que Moscou — qui a un droit de veto au Conseil des sécurité — s’opposerait à des sanctions contre Téhéran.
Le rapport onusien est venu conforter les accusations américaines et saoudiennes selon lesquelles l’Iran armerait les Houthis, ce que Téhéran nie avec vigueur. Les experts ont spécifié n’avoir pu identifier le fournisseur des missiles incriminés.
Le projet de résolution britannique, qui vient conforter les accusations américaines et saoudiennes, « condamne » l’Iran pour avoir enfreint l’embargo sur les armes instauré en 2015 au Yémen « en n’ayant pas pris les mesures nécessaires pour empêcher la livraison directe ou indirecte, la vente ou le transfert » de missiles balistiques à courte portée, de drones et d’autres équipements militaires aux Houthis.
Soutenu par les États-Unis et la France et déposé vendredi auprès du Conseil, il précise également que ces « violations [...] requièrent une réaction supplémentaire de la part du Conseil ; et des mesures supplémentaires pour tenir compte de ces infractions » sans préciser ce que ces dernières pourraient être, rapporte l’AFP.