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L’est de l’Euphrate point de départ de démembrement de la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les YPG, aux côté des forces américaines, près de la frontière turque en Syrie, le 29 avril 2017. ©Reuters

L’armée américaine s’est solidement implantée à l’est de la Syrie à savoir entre l’Euphrate et la frontière irakienne, grâce à des accords avec le groupe terroriste Daech.

La présence diversifiée des États-Unis dans l’est de l’Euphrate, l’installation des équipements militaires ultra-modernes et le déploiement de plus de 30.000 hommes dans le nord de la Syrie montrent le plan US de s’implanter à cet endroit.

À cette période post-Daech, il semble qu’il soit temps de démembrer la Syrie et partager le gâteau !

Avec le déploiement de 30.000 militaires et l’installation des équipements militaires sophistiqués dans le nord syrien, les États-Unis ont quelque chose derrière la tête. À vrai dire ils entendent maintenir leur présence à long terme en Syrie.

En effet les États-Unis projettent de mettre sur pied un gouvernement indépendant composé des membres des Unités de protection du peuple « YPG » (émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) et du Parti de l’union démocratique, « PYD ».

L’approbation d’un budget estimé à 550 millions de dollars par le Pentagone destiné à soutenir les forces kurdes syriennes et le déploiement des équipements militaires ultramodernes dans l’est de l’Euphrate viennent étayer cette argumentation.

Les actions des États-Unis font en effet une partie de la mise sur pied d’un simili-État qui englobe la majeure partie de la Syrie sur la côte est de l’Euphrate jusqu’aux frontières irakiennes.

Le Pentagone a annoncé que la présence militaire américaine en Irak et en Syrie sera restructurée en parallèle à ce développement.

Selon le département américain de la Défense, le nombre de troupes américaines déployées en Syrie a quadruplé entre octobre et décembre 2017, atteignant presque la barre de 2.000 personnes. Environ 12.500 personnes, dont plus de 11.000 Forces démocratiques kurdes, « FDS » ont été formés par les États-Unis. Selon ce rapport plus de 3.000 éléments kurdes membres du PKK et du PYD baptisés les forces de sécurité intérieure ont été formés à Raqqa par Washington.

En bref, les États-Unis suivent deux objectifs en Syrie :

1 - Faire main basse sur le pétrole. Grâce aux revenus pétroliers syriens, les États-Unis assureront les dépenses colossales de leur campagne militaire dans la région névralgique du Moyen-Orient et redresseront leur économie fragile.

2- Exercer plus de pression sur l’Iran et déclencher une éventuelle guerre directe contre ce pays.

Bien que l’Iran, la Russie et la Turquie ont soutenu jusqu’à présent l’intégrité territoriale syrienne, mais dans la conjoncture actuelle la situation est bien différente. Il semble que chacun de ces partenaires réclame leurs parts. La présence de l’armée turque à Afrin s’inscrit dans le même cadre. La Turquie cherche à établir une « zone de sécurité » dans une profondeur de 30 km à partir de la frontière et la relier à la bande frontalière Azaz-Jarablus. En effet, recourant à cette stratégie la Turquie veut s’accaparer une part du gâteau !

La Turquie s’est bien rendue compte que ni le président syrien Bachar al-Assad quittera ses fonctions ni les opposants prendront les rênes du pouvoir et ni elle est en mesure de supprimer les Kurdes syriens soutenus par les États-Unis. Donc la ville d’Afrin, qui n’est pas sous le contrôle des États-Unis, pourra satisfaire la convoitise turque.

L’Iran et la Russie savent bien que Bachar al-Assad ne pourra plus préserver l’intégrité territoriale syrienne. Assurément, la présence de la Russie en Syrie et le soutien à Bachar al-Assad font partie d’une démonstration de force russe. En effet la Russie veut faire cavalier seul en Syrie jouer un rôle de premier plan dans les équations régionales et mondiales.

Mais pour l’Iran la présence de Bachar al-Assad au pouvoir revêt d’une importance toute particulière. En effet l’intervention militaire directe des États-Unis en Syrie a rendu la tâche ardue à Assad. Si les Kurdes, les opposants et d’autres groupes terroristes s’unissent sous la plume des États-Unis la tâche s’annoncerait difficile pour le gouvernement d’Assad.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV