La Chine cherche un remplaçant à Djibouti.
Les Chinois n’ont aucun problème à cohabiter avec les Occidentaux à Djibouti, à condition qu’on ne vienne pas constamment espionner leurs installations. Les Américains, en revanche, font une fixation sur la Chine. Ils répètent sans cesse que cette présence chinoise les gêne dans leurs opérations.
Les Chinois ont de vastes projets pour l’Afrique. Ils cherchent à l’heure actuelle un corridor d’accès maritime fiable pour l’est du continent, car ils sont de plus en plus frustrés par leur position à Djibouti et la versatilité d’Ismaïl Omar Guelleh.
La zone n’est pas aisée pour faire du commerce, mais elle reste vitale pour le transit des matières premières — et surtout du pétrole. Situé en face du détroit de Bab el-Mandeb, quatrième passage maritime mondial pour l’approvisionnement énergétique, il dispose aussi d’un positionnement géographique sans équivalent.
Mais les États-Unis, alliés traditionnels de Djibouti, voient d’un mauvais œil la présence chinoise, et les caprices du gouvernement djiboutien donnent du fil à retordre aux Chinois, qui pourraient changer d’avis et trouver un allié plus stable pour leurs projets à venir.
Nous avons demandé l’analyse de deux géopoliticiens, Luc Michel et Mary-Françoise Renard, qui présentent deux points de vue différents. Écoutons-les.