Pour l’expert iranien des questions internationales, Hossein Cheikh-ol-eslam, la destruction, le 10 février, d’un F-16 israélien par la DCA syrienne a indubitablement changé la donne dans la région, au détriment de la prétendue suprématie militaire israélienne.
Dans une note parue par le journal iranien Hemayat, l’analyste rappelle que c’est la première fois qu’Israël annonce que l’un de ses avions de combat a été visé par la DCA syrienne ; c’est aussi la première fois que les médias israéliens parlent, dans la couverture de cet événement, d’un « coup porté au prestige » de l’aviation israélienne.
« De peur des frappes de l’armée syrienne, les terroristes du Front al-Nosra (rebaptisé Front Fatah al-Cham), déployés dans les hauteurs du Golan et à Quneitra, abandonnent leurs positions, tandis que les Israéliens, soucieux d’entraver les avancées de l’armée syrienne, après le nettoyage de 1 100 km² de terrain de la présence des terroristes, au nord de Hama, se permettent de nouvelles incursions sporadiques contre les unités impliquées dans la lutte contre les terrorises takfiristes. »
L’article précise que la réponse cinglante apportée par la DCA syrienne aux chasseurs sophistiqués israéliens n’était pas seulement une réaction à l’appui explicite de Washington et Tel-Aviv aux terroristes. Avec cet événement, les capacités de l’armée syrienne en termes de technologie militaire entrent dans une nouvelle phase.
« Il ne faut pas oublier, non plus, cette réalité que dans toutes leurs opérations militaires contre la Syrie, les avions de chasse israéliens avaient jusqu’ici emprunté l’espace aérien des zones occupées par les terroristes ; il s’agissait de zones à problème en termes de couverture radar. La destruction du F-16 israélien montre que le ciel syrien n’est plus sûr pour les avions de chasse israéliens. »
D’après l’analyste iranien, même si l’on accepte la version israélienne des faits sur l’interception d’un drone conçu sur le modèle du RQ-170 au-dessus d’al-Jalil, cela signifierait que les autorités israéliennes reconnaissent le progrès de l’armée syrienne en termes de localisation et de ciblage.
L’article aborde ensuite l’événement dans ses aspects liés aux caractéristiques militaires techniques :
« Cet événement montre que les avions de combat F-16, après trois décennies de vol au service de l’armée israélienne et quatre décennies au service de l’USAF, et malgré toutes les améliorations et rénovations qu’ils ont adoptées, ont largement perdu de leurs capacités opérationnelles face aux missiles d’artillerie Sam-5, n’étant plus capables, non plus, de mener des opérations secrètes depuis le Liban contre des cibles en Syrie. »
L’analyste iranien conclut ainsi qu’à toute agression israélienne sera désormais réservée une riposte cinglante.
« Ces ripostes sont actuellement de nature défensive mais selon les conditions du jour, elles pourraient prendre des allures de mesures offensives à l’avenir. Une fois que l’armée syrienne aura libéré les 20 % de territoire restant toujours occupés par les terroristes, elle entrera dans une phase nettement offensive, et ni le Dôme de fer, ni la Fronde de David israéliens ne seront alors capables de résister à la pluie de missiles qui tombera sur les territoires occupés.
Cela étant dit, l’on pourrait s’attendre à ce que les autorités du régime usurpateur israélien optent pour la retenue, réfrénant leur tentation d’aventurisme dans le ciel syrien. Car, une confrontation militaire Tel-Aviv-Damas, non seulement affectera les territoires en Palestine occupée, mais encore, exposera le régime israélien au risque d’un fiasco inévitable, dans la confrontation avec une Syrie qui a pour alliés l’Iran, le Hezbollah et la Russie. »