Le vice-Premier ministre turc Fikri Isik a déclaré dimanche 11 février qu’« en fonction des intérêts de la Turquie, nous pourrions fermer la base aérienne d’Incirlik aux Américains ».
Interrogé sur le litige américano-turc sur la coopération militaire avec les Kurdes syriens, il n’a pas exclu que la fermeture de la base d’Incirlik soit dans l’ordre du jour du gouvernement d’Ankara. « On ne peut pas parler ouvertement de certains dossiers mais chaque prise de décision est examinée par des mécanismes consultatifs », a-t-il indiqué.
La base d’Incirlik a été créée en 1954 suite à un accord entre la Turquie et les États-Unis. Elle abrite environ cinq mille forces américaines et le "39th Air Base Wing", une unité qui assure le fonctionnement des installations et permet son utilisation par les appareils passant par Incirlik.
Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, H. R. McMaster a réalisé une visite à Istanbul. Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson y est attendu en fin de semaine. L’objectif de leur visite est d’atténuer les tensions bilatérales.
Pour les États-Unis, la milice kurde est un pion déterminant dans leur prétendue lutte contre Daech au nord de la Syrie. Pourtant pour la Turquie, « lutter contre les groupes terroristes PKK et YPG (le Parti de l’union démocratique), cela est aussi important que de lutter contre les terroristes de Daech », avait souligné le 16 janvier dernier le chef d’état-major des forces armées turques.
L’opération de l’armée turque « Rameau d’olivier » contre la milice kurde a commencé le 20 janvier à Afrin, au nord de la Syrie, après que les États-Unis eurent annoncé la création d’une force frontalière composée de 30 000 hommes.