TV

Quelle sera la réaction de Poutine à la mort du pilote russe ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les autorités russes ont annoncé que le pilote du Soukhoï S-25 avait été tué peu de temps après que l’avion eut été abattu. ©Reuters

L’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, s’attarde sur les différents aspects de la destruction d’un Soukhoï russe S-25 par le Front al-Nosra dans la province d’Idlib en Syrie.

Selon le journaliste arabe, le communiqué émis par le commandant militaire de la coalition terroriste Hayat Tahrir al-Sham, Mahmoud al-Turkamani, sur l’écrasement de l’avion de chasse russe au-dessus de la ville de Saraqib dans la province d’Idlib, marque un tournant dans la guerre en Syrie. Une nouvelle phase se déclare désormais dans la crise syrienne, qui sera porteuse de graves conséquences politico-militaires, non sans détériorer les relations entre les deux puissances que sont les États-Unis et la Russie.

« Les rapports préliminaires confirment que le Soukhoï russe a été abattu par un missile thermique tiré à épaule de type MANPADS, ce qui prouve qu’une partie a récemment fourni cette arme au Front al-Nosra [rebaptisé Front Fatah al-Cham].

Mais quelle partie ? Deux hypothèses sont envisageables :

- Les États-Unis auraient fourni directement ce type de missile au Front al-Nosra de Mohammed al-Jolani, le plus important groupe terroriste de la coalition Hayat Tahrir al-Cham, et ce, dans le cadre du nouveau plan américain d’étendre la guerre en Syrie et d’intensifier les pressions sur la Russie et ses alliés.

- Ou c’est une partie régionale qui aurait fourni cette arme aux terroristes. Et les noms de quatre pays viennent respectivement à l’esprit : la Turquie, le Qatar, la Jordanie et l’Arabie saoudite.

Le gouvernement américain s’est précipité pour annoncer que Washington n’avait fourni de telles armes à aucun groupe rebelle. Si nous croyons le démenti américain, cela veut dire qu’“un pays” a décidé de fournir ces missiles à ce groupe terroriste, afin de changer le rapport de forces à Idlib en faveur des Nosratistes et ce, en vue de stopper l’avancée de l’armée syrienne qui, avec l’appui de l’aviation russe, a réussi à libérer des centaines de villages mais aussi et surtout l’aéroport militaire Abu al-Dohur.

Par ailleurs, il n’est pas exclu que les États-Unis, dans le cadre de leur plan B (sabotage militaire), aient confié à l’un de leurs alliés régionaux la tâche de fournir des missiles aux terroristes. Rappelons que les Américains ont essayé en vain de faire échouer les pourparlers de Sotchi et pour ce faire, ils ont incité les opposants syriens qu’ils soutiennent, ainsi que les groupes d’opposition soutenus par la Turquie et l’Arabie saoudite, à ne pas y participer. »

Et l’article ajoute :

« L’envoi par les Américains d’une grande quantité de missiles tirés à l’épaule Stinger aux moudjahidine afghans afin qu’ils mènent la guerre à son terme a abouti à la chute de l’ex-Union soviétique, qui a fini par retirer toutes ses forces de la région. Ce ne serait pas une exagération si l’on disait que ces missiles avaient marqué le début de la fin de l’ordre communiste.

Une question s’impose : est-ce que les Américains souhaitent répéter la même expérience en Syrie, en utilisant les missiles PADMANS pour vaincre la Fédération de Russie en Syrie, et ainsi mettre fin à la présence militaire des Russes et de leurs alliés dans le ciel syrien ?

Il n’est donc pas exclu que la première conséquence de la destruction du Soukhoï russe et de la mort dans des conditions tragiques de son pilote consiste à accélérer les efforts dans le sens d’une reprise complète d’Idlib et d’une destruction totale du Front al-Nosra et d’autres groupes que Moscou a mis sur sa liste de groupes terroristes.

Les jours qui viennent sont une source d’inquiétude concernant la crise en Syrie, comme si nous vivions actuellement le calme avant la tempête. L’accusation portée par un sénateur russe contre les États-Unis sur le rôle américain dans la fourniture de ces armes au Front al-Nosra marque déjà le premier épisode de la grande crise qui pourrait surgir. Et quelle sera la réaction de Vladimir Poutine ? Il est plus intelligent que cela... »

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV