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Comment l'Argentine a décidé de s'automutiler

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d'État amérciain, Rex Tillerson et le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Faurie au palais San Martin à Buenos Aires, en Argentine. ©Reuters

Les chefs de la diplomatie américaine et argentine ont convenu, dimanche 4 février, de renforcer leurs coopérations contre le mouvement de la Résistance libanaise, Hezbollah. C'est la position la plus radicale prise par l'Argentine contre le Hezbollah depuis le départ de l'ancien président, Christine Kirshner à qui les Américains reprochait sa sympathie pour le mouvement de la Résistance libanaise. 

Les Etats-Unis ont choisi l’Argentine pour exercer des pressions sur le Hezbollah puisque ce grand pays d'Amérique latine compte beaucoup de Libanais et que la présence libanaise pourrait faciliter la tache de Washington dans sa traque contre le Hezbollah. 

Les Américains affirment vouloir "couper les sources financières" de la Résistance libanaise en Argentine et sont allés jusqu'à évoquer la question lors d’une rencontre à Buenos Aires entre le chef de la diplomatie argentine, Jorge Faurie et son homologue américain Rex Tillerson, en tournée actuellement en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Se disant favorable à cette ligne anti-Résistance et partant anti-libanaise, le ministre argentin des Affaires étrangères qui s’exprimait aux côtés de Tillerson, à l’occasion d’une conférence de presse, a dit vouloir faire de l’Amérique latine une « zone de paix » et «empêcher les communautés étrangères de mettre en péril la paix dans la région». Cette allusion aux communautés étrangères ne concernait évidemment pas la communauté israélienne qui multiplie les ingérences, quitte à nuire aux intérêts de l'Etat argentin.  

Les liens Argentine/Axe de la Résistance

En effet, la ligne anti-Résistance qu'adopte le président Mauricio Macri  ne date pas d'hier. En 1994, une attaque à la voiture piégée perpétrée dans la capitale argentine a visé un bâtiment abritant plusieurs associations juives, dont l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA), avec un bilan de 84 morts et 230 blessés.

Le régime de Tel-Aviv a imputé sans surprise les attaques aux allures de "False Flag" au Hezbollah et à l’Iran. Et le gouvernement argentin lui a emboîté le pas. Ces attentats se produisirent sous l’administration de l’ancien président Carlos Menem, étroitement aligné avec la politique extérieure des États-Unis (dirigés alors par George Bush père) et, par extension, sur la politique d’Israël et des organisations sionistes internationales.

Le gouvernement argentin et les médias ont accusé immédiatement et explicitement, à l’époque, de prétendus "groupes islamiques", qui auraient perpétré ces attentats. Pourtant, au fil des années, l’implication de « groupes musulmans » s’est avérée douteuse et ambiguë. Aucune trace de ces prétendues voitures piégées ne fut jamais retrouvée. Aujourd’hui, ces deux affaires sont l’illustration même d’une ingérence systématique des groupes de pression pro-Israël dans le gouvernement, les tribunaux, et, au travers des médias, dans l’opinion publique en Argentine. 

Aujourd’hui, des rumeurs persistantes ont évoqué l’idée qu’en fait, ce qui avait provoqué l’explosion, était un véritable arsenal entreposé par les Israéliens eux-mêmes dans les sous-sols du bâtiment. Après le départ de la Présidente Kirchner, l'heure est à nouveau à l'infamie anti-Résistance. 

Le lobby sioniste semble avoir réussi à modifier complètement la politique étrangère de l’Argentine : Dans un dossier à charge monté de toutes pièces, le gouvernement argentin a ainsi officiellement accusé le Hezbollah et l’Iran d’avoir planifié et financé l’attentat contre l’AMIA.

Toutes ces accusations reposent exclusivement sur les faux renseignements fournis par la CIA et le Mossad, selon Adrian Salbuchi, économiste et expert argentin de la mondialisation qui ajoute : « Le vrai problème en Argentine est que, depuis ces 40 dernières années, notre nation s’est tellement érodée qu’aujourd’hui, elle n’est plus un État souverain, mais est devenue une entité extrêmement dépendante au sein d’une administration de type colonial. Comment voulez-vous qu’une nation aussi dépendante que l’Argentine possède une « Justice indépendante » ?

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV