Les États-Unis sont en pourparlers avec la Turquie pour voir comment répondre aux préoccupations de celle-ci en matière de sécurité. La création d’une zone tampon dans le nord de la Syrie en est la solution avancée.
"Washington entend créer une zone tampon sur le sol syrien", a annoncé mercredi 24 janvier le département d’État américain cité par la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen.
Donald Trump s’est entretenu au téléphone, mercredi 24 janvier, avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, sur les opérations militaires dans la région syrienne d’Afrin. "L’escalade des violences à Afrin mettra en péril les intérêts américano-turcs en Syrie", a déclaré Trump à Erdogan avant d’exhorter Ankara à faire preuve de retenue et à réduire ses opérations militaires dans la région afin d’éviter un accrochage entre les forces turques et américaines.
Ces deux pays membres de l’Otan ont donc décidé de poursuivre leur soi-disant lutte antiterroriste et d’établir « une zone tampon » dans une Syrie qui a su chasser le groupe terroriste Daech de la quasi-totalité de son territoire.
Selon une autre dépêche, dans un élan du moins surprenant, la Turquie a fait part de sa détermination à étendre son offensive dans l'enclave syrienne d'Afrin et à prendre le contrôle de la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie, où se trouvent - par hasard - des bases américaines que l’armée turque doit éviter à tout prix.
Les troupes américaines y sont déployées, il faut le rappeler, pour "appuyer les milices kurdes dans leur lutte contre Daech".
L'assistance militaire des États-Unis permettrait vraisemblablement de réunir deux ennemis jurés que sont les Turcs et les Kurdes. Au diable les différends ! L'essentiel est de s'unir pour renverser Bachar al-Assad et démembrer la Syrie; tout cela au nom de la lutte antiterroriste.
On peut considérer ces évolutions provoquées par le triangle américano-turco-kurde comme un prélude potentiel à une intervention militaire étrangère à part en Syrie dont les Occidentaux et la Turquie guettaient tant l’occasion.
L'instauration d'une zone tampon dans le nord de la Syrie, projet défendu par Ankara mais qui n'a pas abouti, figure désormais au menu des plans d'Ankara.