Aux Émirats arabes unis tout est espionné : la population, les rues, les bâtiments et l’administration. Rien n’échappe au système d’espionnage émirati (Open Eye Security Systems).
La chaîne Al-Jazeera s’est penchée dans une analyse sur les printemps arabes, survenus depuis 2007 dans certains pays arabes où les populations réclamaient liberté et justice sociale, les mêmes revendications qui avaient été réprimées, pendant des années, aux Émirats arabes unis... Pas de « printemps » aux Émirats, mais par contre, le pays a opté pour de nouvelles mesures de sécurité.
Les EAU ont procédé, alors, au recrutement des généraux et des militaires étrangers les rangeant aux côtés des forces de sécurité intérieures. En 2009, Mike Hindmarsh, un ancien officier supérieur de l’armée australienne, a été officiellement désigné comme commandant de la Garde présidentielle des EAU. Les membres de cette garde étaient des mercenaires des pays tels que le Pakistan, le Népal, le Bangladesh, la Somalie, la Colombie, le Panama et quelques autres pays africains, précise Al-Jazeera.
Mercenaires
Abu Dhabi abrite quelques compagnies multinationales, spécialisées dans le recrutement et la formation des mercenaires, de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie du Sud-est et de l’Amérique latine. Parmi ces compagnies, Saracen International qui a signé un contrat avec Erik Prince, fondateur de Black Water (société militaire privée américaine rebaptisée en Academy depuis 2011, NDRL). La compagnie Black Water est poursuivie en justice pour des crimes commis envers les citoyens irakiens, mais son fondateur Erik Prince a pu transférer ses activités à Abu Dhabi où il a, aussi, mis sur pied une société du nom de Reflex Responses dont 50 % des actions appartiennent aux Émirats arabes unis. Reflex Responses doit former les mercenaires venus de l’Europe et de l’Afrique et qui reçoivent, chacun, un salaire allant de 2.800 à 18.000 dollars par mois. Ces mercenaires protègent les palais et les installations pétrolières, torturent les opposants ou participent aux guerres au Yémen et en Libye, précise Al-Jazeera.
Espionnage
Abu Dhabi se distingue du point de vue de ses réseaux d’espionnage. Là-bas toutes les activités sont espionnées. Aucun individu, ni organisation ou rue n’en est exempté du système de sécurité Open Eye. Le choix du nom est assez significatif dans la mesure où elle entend suggérer que les EAU sont un pays en pleine sécurité.
Nombreuses sont les compagnies de sécurité étrangères qui sont actives à Abu Dhabi. Elles sont spécialisées dans le domaine de la sécurité, du renseignement et de la formation des armées cybernétiques. Parmi elles, la compagnie Dark Matter, la plus célèbre, essaie de recruter des spécialistes de l’informatique pour superviser les ordinateurs et les internautes. Et tout cela pour contrôler l’ensemble de la société émiratie et assurer la survie du gouvernement d’Abu Dhabi, note Al-Jazeera.
Empire d’espionnage
La chaîne qatarie poursuit, en citant la revue américaine Foreign Policy, que les nouveaux embauchés émiratis passent des formations d’espionnage par les experts occidentaux. Les cours se déroulent dans un centre nommé « Academy », situé en plein Abu Dhabi. Ce centre est équipé d’espace de tir, de compétition et des dortoirs. Ils apprennent comment recruter un agent, reproduire de fausses pièces d’identité et manier des armes.
Les entraîneurs sont tous des anciens membres de la CIA. Le plus célèbre est Larry Sanchez, qui était responsable d’un programme de partenariat entre la CIA et la police de New York, destiné à surveiller les musulmans dans les lieux publics. Parmi les autres personnalités, on peut citer Richard Clarke, conseiller du prince héritier (Coordinateur national pour la sécurité, la protection des infrastructures et le contre-terrorisme et travaillait au Conseil de sécurité nationale des États-Unis de 1998 à 2003, NDRL) qui est le chef exécutif de la société Good Harbor pour les risques sécuritaires.
Les Émirats créent un empire espion: http://ptv.io/2Vlk
Couverture de modernité
La chaîne Al-Jazeera conclut qu’avec une telle couverture de modernité, de commerce et de sécurité, le gouvernement émirati espionne tout et réprime tout ce qu’il soupçonne.
