Le mardi 19 décembre restera pour bien longtemps dans les mémoires des Saoud : au 1000ème jour de leur offensive d'envergure contre tout un peuple, un missile a secoué leur palais. Al-Yamamah, situé à l'ouest de la capitale, a été pris pour cible d'un Borkan H2, alors que les commandants de l'armée de Ben Salmane s'y étaient réunis en conseil de guerre pour évoquer le comment d'une sortie désormais "vitale" pour la survie des Saoud, du bourbier yéménite. Le missile aurait été intercepté... encore que toute information en provenance d'Al Arabiya à ce sujet soit à prendre avec les pincettes.
Il a fallu, fait remarquer Raï al-Youm dans ses colonnes, au moins 5 missiles Patriot d'une valeur de 4 à 7 millions de dollars chacun, pour que Ben Salmane puisse arrêter le modeste engin balistique yéménite qui a failli réduire en cendre le luxurieux palais et ses résidents. Mais en quoi ce tir de missile représente un tournant?
-Yamamah abrite le Centre de Commandement des instances politiques et de guerre saoudiennes. L'attaque au missile de mardi revient à remettre en cause l'autorité politique et militaire d'un État agresseur
- Le Borkan H2 a été tiré en direction d'Al-Yamamah alors que s'y tenait un conseil de guerre. Il y a là, le crucial travail de renseignement qui a accompagné le tir de missile yéménite.
- Mais il y a plus. Le missile a été tiré en plein jours alors que le ciel yéménite est sillonné du matin au soir par des centaines de drones et d'avions de reconnaissance saoudiens, dotés de radars ultrasophistiqués. Les unités balistiques d'Ansarallah ont agi avec une extrême maîtrise depuis des bases bien dissimulées à la vigilance des radars.
- La coalition saoudienne est prise de court par la fulgurante avancée militaire des forces yéménites qui viennent là de concrétiser la récente promesse du chef d'Ansarallah: Le Yémen se défendra en s'attaquant aux capitales des pays agresseurs.
- Le tir de missile yéménite a eu lieu au seuil d'une offensive d'envergure que Riyad, Washington et Tel-Aviv s'apprêtent à lancer contre la côte ouest yéménite, à savoir Sadaa et Sanaa. Cela veut dire très clairement que le moindre agissement militaire contre la côte occidentale sera violemment riposté.
-L'attaque des forces yéménites a prouvé la détermination de tout un peuple à défendre sa souveraineté, quel qu'il en soit le prix à payer : la campagne de dénigrement lancée par les Américains autour de la puissance balistique yéménite et son origine ne pourrait pas briser cette volonté.
-Ansarallah et l'armée yéménite agissent sans aucune dépendance envers quelle que partie que ce soit. Après tout, l'Iran ne pourrait "trafiquer" des missiles d'une portée de plus de 1000 kilomètres à un pays sous blocus!
La guerre au Yémen, ainsi que le souligne Abdel Bari Atwan, n'a jamais été une "promenade de santé". Il est grand temps que les Saoudiens et leurs alliés finissent par se rendre à l'évidence : au Yémen, ils ont perdu la partie.