Donald Trump a dévoilé une nouvelle stratégie de sécurité nationale (NSS) qui appelle à l'expansion des forces armées américaines à un niveau inégalé. Le président américain a également promis de maintenir une présence militaire américaine au Moyen-Orient pour « protéger l'Amérique et ses alliés des attaques terroristes et pour maintenir un équilibre de pouvoir régional favorable à l’Amérique ».
Philip Giraldi, ex-officier de la CIA et directeur exécutif du Conseil américain des intérêts nationaux a déclaré à Sputnik que la nouvelle stratégie de sécurité nationale du président américain donnait à ce dernier des outils « tentants » pour lancer encore des interventions militaires à l’étranger.
« Donner plus d'argent aux militaires quand ils en ont déjà trop, c'est de la folie, d'autant plus que cela créera un outil que tout président sera tenté d'utiliser pour résoudre des problèmes à l'étranger », a déclaré Giraldi.
Giraldi a expliqué aussi que cette nouvelle stratégie avait été annoncée dans des termes « nationalistes » et dans une rhétorique de nature à satisfaire l’électorat de Trump.
« Le discours de Trump était essentiellement conçu pour permettre à ses partisans d'entendre ce qu'ils voulaient entendre », a-t-il indiqué.
Giraldi a précisé que Trump avait résisté à la tentation de qualifier la Russie et la Chine comme des ennemis mais il a très clairement nommé l'Iran « ennemi crucial ». Cette perspective laisse la porte ouverte à un conflit direct qui impliquerait à la fois « les États-Unis et l'Iran ».
L'ancien officier de la CIA a toutefois évité de relever un point crucial : En qualifiant la Chine et la Russie de « menaces » et l'Iran et la Corée du Nord d'« ennemis cruciaux », Trump tente une nouvelle fois de défaire des alliances. L'administration Trump croit pouvoir en venir au bout de l'influence grandissante de l'Iran dans son environnement naturel à savoir le Moyen-Orient , terrain favori de ses ingérences, en s'attaquant à l'alliance Iran-Russie. Mais la Russie est bien plus intelligente que les États-Unis.
Dans un récent article publié dans les colonnes de Foreign Policy, le journaliste Stephan Walt écrit : « En bon joueur d'échec, les Russes savent choisir leurs alliés. Ils ne misent jamais sur les perdants. Il est peut-être grand temps que les Américains tirent leçon de leurs erreurs passées et cessent de jouer sur le terrain des perdants».