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Massoud Barzani organise des plans contre Bagdad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'ancien président du Kurdistan irakien Massoud Barzani à Davos, en Suisse, le 20 janvier 2017. ©AP

Quand Massoud Barzani s’est retiré du pouvoir, tout le monde s’attendait à une accalmie de la situation politique au Kurdistan irakien, mais le spectre du président démissionnaire plane toujours sur la région.

Massoud Barzani a démissionné et confié une large partie de ses prérogatives au Premier ministre Netchirvan Barzani, sur fond des événements de Kirkouk et d’autres régions kurdophones, qui ont abouti au renforcement de la souveraineté du gouvernement central d’Irak et à l’affaiblissement de la position du Kurdistan irakien.

À présent, les habitants du Kurdistan irakien comptent voir leur situation économique s’améliorer alors que le règlement des problèmes économiques des Kurdes passe uniquement par le respect de la Constitution et de l’intégrité territoriale d’Irak. Bien que Netchirvan Barzani ait été chargé de normaliser les relations entre le Kurdistan d'Irak et le gouvernement central de Bagdad, aucun changement n’a encore eu lieu à ce niveau.

Le gouvernement du Kurdistan irakien a du mal à se soumettre aux demandes de Bagdad faute de transparence dans les dossiers pétroliers et les accords, conclus avec les sociétés étrangères. Les médias kurdes ont récemment commencé à parler de l’ombre de Barzani démissionnaire, étant à l’origine de l’actuelle récession au Kurdistan.

À ce propos, un hebdomadaire local kurde a publié un article avec pour titre « Le Kurdistan, un otage entre les mains de Barzani », afin d’examiner les agissements en coulisse de Barzani et de son parti démocrate.

« Le spectre de Massoud Barzani plane toujours sur le Kurdistan irakien, un spectre noir qui étrangle la perspective de l’avenir. Le référendum sur l’indépendance du Kurdistan a eu lieu sans que personne n’en assume la responsabilité et sans qu’il aboutisse à une indépendance. Pire encore, personne n’a revendiqué l’échec du référendum et le nom de Massoud Barzani a été rayé de la liste des hommes d’État kurdes. Tout de suite après la démission de Massoud Barzani, le département d’État américain a publié un communiqué, faisant part des changements sur le plan politique et du transfert de pouvoir de Massoud Barzani à Netchirvan Barzani et Qubad Talabani. Un mois plus tard, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Premier ministre du Kurdistan et son adjoint, parlant d’une nouvelle génération des leaders kurdes. C’est ainsi que Massoud Barzani a été éliminé de la scène politique après 12 ans.

Cependant, l’absence de Massoud Barzani ne s’est pas soldée sur le retour à la normale de la situation politique du Kurdistan irakien. Barzani se cache dans son palais et y accueille les membres de son parti. C’est à partir de ce palais que Massoud Barzani organise des agissements contre le gouvernement central de Bagdad et qu’il ferme les portes à tout dialogue entre Erbil et Bagdad.

Selon le Conseil des ministres du Kurdistan irakien, Massoud Barzani entrave le processus de la conclusion d’un accord entre Netchirvan Barzani et Bagdad et publie des messages, à l’issue de chaque conférence de presse du Premier ministre kurde, contre tout rapprochement entre le Kurdistan irakien et le Premier ministre d’Irak Haïder al-Abadi.

Autrement dit, Massoud Barzani a pris en otage, en quelque sorte, le gouvernement du Kurdistan qui se trouve au seuil de la faillite en raison de ses faiblesses budgétaires. Voilà donc une fin dramatique pour un gouvernement kurde. Là, la nouvelle génération des hommes d’État kurdes se voit face à un dilemme délicat qui lui offre deux options : éliminer l’ombre de Massoud Barzani et prendre des décisions libres ou laisser naître une vague de mécontentement général au Kurdistan d'Irak.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV