Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, ce lundi 11 décembre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a évoqué un éventail de questions régionales ou internationales.
Selon la chaîne Al-Alam, le porte-parole de la diplomatie iranienne a réagi aux informations fournies par l’agence Reuters qui, en se référant à un prétendu organisme onusien, a établi un lien entre l’Iran et le tir de missile yéménite en direction de l’Arabie saoudite :
« Il s'agit d'une information erronée. Tout en réitérant notre appui spirituel au peuple et à la Résistance yéménites, nous rejetons toute accusation. Tout ce qui se passe au Yémen ne concerne que le peuple et la Résistance yéménites. »
Bahram Qassemi a dénoncé la décision « irréfléchie, immature et dangereuse » du président américain, en ce qui concerne la reconnaissance de Qods comme capitale d’Israël. « Pour traiter cette question, le monde musulman aura besoin d’un véritable consensus », a affirmé Qassemi, déplorant que les différends divisant le monde arabe aient fourni l’occasion au président américain pour se permettre de telles allégations.
Le diplomate iranien a également dénoncé « une trahison envers le monde de l’islam et la cause palestinienne » dont ont fait preuve certains États arabes qui, selon lui, auraient été au courant de la décision de Trump.
« Au final, l’Amérique sera le vrai perdant de cette affaire », a affirmé Qassemi, en arguant que la récente décision du président américain sur le statut de Qods n'a fait que rendre encore plus solidaires de nombreux pays, opposés à cette décision.
Pour Bahram Qassemi, la déclaration de la réunion ministérielle de la Ligue arabe en réaction à la décision de Trump n'a pas été suffisamment forte. Par contre, il a souligné que la RII, tout comme dans le passé, resterait attachée à la cause palestinienne et poursuivrait ce chemin avec des pays alliés.
Concernant les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, le diplomate a affirmé que la RII n’avait reçu aucune demande de la part de la Tunisie, dans le sens d’une médiation entre Téhéran et Riyad. En espérant que l’Arabie saoudite cesse de massacrer les Yéménites; Qassemi a souhaité que Riyad cesse également d'inventer des ennemis fictifs régionaux pour se dérober à ses problèmes internes.
En ce qui concerne la récente visite du ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, à Téhéran, le diplomate iranien a affirmé que des questions politiques, économiques, financières et bancaires, étaient au centre des entretiens du ministre britannique avec des responsables iraniens.
« Nous avons nos propres principes en ce qui concerne la politique étrangère dont entre autres le respect mutuel et la non-ingérence. La Grande-Bretagne ne fait pas exception à cette règle et nous espérons que les Britanniques sauront profiter de leur expérience du passé, pour franchir des pas positifs en faveur des relations avec l’Iran. »
« Le ministre britannique des Affaires étrangères a annoncé avec sérieux que la Grande-Bretagne restait fidèle à ses engagements pris dans le cadre du Plan global d’action conjoint (accord nucléaire) », a-t-il aussi indiqué. À ce propos, Qassemi a aussi affirmé que les désengagements américains envers l’accord nucléaire seraient aussi poursuivis.
Il a aussi parlé du dossier de Nazanin Zaghrari :
« Mme Zaghari est une personne à double nationalité. Mais au regard de Téhéran, elle est une Iranienne qui a été condamnée par la justice iranienne et qui purge sa peine en Iran. Eu égard aux questions d’ordre humanitaire, le ministère des Affaires étrangères évoquera cette question avec les responsables concernés, mais il s'agit bel et bien d’une affaire judiciaire. »
Qassemi a aussi fait allusion à la future visite du président français en Iran, une visite qui pourrait s’avérer constructive, pour parler de « certaines inattentions qu’on constate chez les responsables européens dans leurs prises de position sur la région ».
En ce qui concerne les allégations anti-iraniennes issues de la toute récente rencontre Netanyahu-Macron, Qassemi s’est exprimé en ces termes :
« Je préfère ne pas parler des allégations du Premier ministre du régime sioniste et je ne crois pas que ses déclarations soient exactes, car nous n’avons pas constaté de telles prises de position, côté français. »