Pour que le président américain prenne une décision apte à violer le droit international et à embraser la région du Moyen-Orient, il lui fallait un solide appui au sein du monde arabo-musulman. Quelle partie moyen-orientale lui a apporté un tel soutien?
Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane a lancé une initiative de paix entre Israéliens et Palestiniens en proposant, lors d’une visite secrète de Mahmoud Abbas à Riyad, la petite ville d’Abu Dis comme la future capitale de la Palestine. Or, l’initiative généreuse de Salmane s’avère être à l’origine de la décision qu’a prise le président américain Donald Trump de reconnaître Qods comme capitale d’Israël, comme l’estime l’analyste libanais Walid Muhammad Ali, directeur du centre d’études Baheth à Beyrouth.
L’analyste libanais s’est référé à une information diffusée par le New York Times et qui a révélé l’initiative saoudienne : « Cette proposition signifie que Qods n’appartient pas aux Palestiniens. C’est en fait cette même proposition qui a déblayé le terrain pour que Donald Trump annonce sa décision de transférer l’ambassade des États-Unis à Qods qu'il a reconnue officiellement comme capitale d’Israël. Et alors, qui est responsable de la situation actuelle au Moyen-Orient ? Qui a encouragé Trump à entreprendre une telle position envers Qods ? Qui, parmi les pays arabes, a dépensé des milliards de dollars pour réunir les terroristes, des quatre coins du monde, en Irak et en Syrie ? »
« Ce sont de tels pays (Arabie saoudite en l’occurrence) qui justifient les plans américains et qui préparent le terrain pour leur réalisation », a regretté Walid Muhammad Ali rappelant que le peuple palestinien attendait de voir la réaction des pays arabes et musulmans.
« Les pays islamiques et arabes, s’appuyant sur leur richesse et la place qu’ils occupent auprès du président américain, peuvent le conduire à revenir sur sa décision sur Qods. S’il existait une ferme volonté chez les dirigeants des pays islamiques, ils pourraient faire face à la décision du président américain », a souhaité l’analyste libanais se disant, pourtant, déçu dans la mesure où il ne constate pas une telle volonté chez certains pays arabes et islamiques, les mêmes qui se sont mis aux côtés des États-Unis pour renverser le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad conduisant la Syrie dans une crise catastrophique.
Or, ce sont ces mêmes pays qui font tous pour que les plans américains se réalisent au détriment des intérêts des autres pays de la région, et ce, sans se soucier un instant des peuples de la région, qu’ils soient Irakiens, Syriens, Yéménites, Bahreïns ou Palestiniens.
Pour cause, « le peuple palestinien regarde, actuellement, d’un œil inquiet ce que les nations musulmanes pourraient entreprendre envers l’affaire de Qods », a conclu l’analyste libanais.
Abu Dis est une petite ville située dans le Gouvernorat de Qods à côté de la ville même de Qods. Depuis l’accord intérimaire de 1995 sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, Abu Dis a fait partie de la « zone B », sous contrôle israélien et palestinien.