Le président américain Donald Trump a informé, mardi 5 décembre, le président de l’Autorité autonome palestinienne Mahmoud Abbas et le roi de Jordanie Abdallah II de son intention de transférer l'ambassade américaine à Qods.
Cela a suscité des réactions alarmées un peu partout dans le monde.
« Le président Abbas a souligné les conséquences dangereuses d'une telle décision sur le processus de paix, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région et du monde », a souligné le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.
Pour sa part, le Hamas a estimé que « toutes les lignes rouges » étaient franchies, appelant tous les Palestiniens à manifester vendredi, proclamé « journée de colère ».
Dans des conversations téléphoniques avec le président russe Vladimir Poutine et le pape François, le président de l’Autorité autonome palestinienne Mahmoud Abbas leur a demandé d’empêcher le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods.
En Irak, le Premier ministre Haïder al-Abadi a déclaré que son gouvernement était opposé au transfert de l'ambassade américaine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la reconnaissance par les États-Unis de Qods comme capitale d’Israël représentait une «ligne rouge» pour les musulmans. Dans un discours devant le Parlement, il a prévenu qu’Ankara suspendrait toute relation diplomatique avec Israël si une telle annonce se concrétisait. Il a aussi annoncé son intention de convoquer une réunion des pays de l’Organisation de la coopération islamique à ce sujet.
Quant au roi de Jordanie Abdallah II, il s’est entretenu au téléphone avec Donald Trump, le mettant en garde contre les graves conséquences du transfert de l’ambassade US à Qods, sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient.
Le roi du Maroc, Mohammed VI a averti, dans un communiqué, au nom de 57 pays islamiques, du transfert de l’ambassade américaine à Qods. Selon le souverain marocain, cette mesure est susceptible d'avoir un impact négatif sur les perspectives d'une solution juste et globale au conflit palestino-israélien.
Pour le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est un proche allié des États-Unis, l'intention de M. Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods risque de « compliquer » davantage la situation dans la région. Ainsi, lors d'un entretien téléphonique avec M. Trump, M. Sissi a affirmé « la position constante de l'Égypte sur le maintien du statut juridique de Qods dans le cadre des normes internationales et des résolutions de l'ONU ».
Alliés reconnus du régime de Tel-Aviv, la Jordanie, le Maroc et l'Égypte ont peur de voir une grande vague de violences éclater chez eux si la ville de Qods est reconnue officiellement par les États-Unis comme capitale de l'entité sioniste.
Certains médias en se basant sur leurs propres sources s’attendent à ce que Donald Trump reconnaisse Qods comme capitale d’Israël et qu’il reporte le transfert de l’ambassade à Qods.
Trump doit s'exprimer ce mercredi sur le statut de Qods, selon la Maison Blanche.