La vie du plus haut dignitaire chiite de Bahreïn est « en danger », ont assuré jeudi des ONG qui réclament des soins médicaux pour l’Ayatollah Issa Qassem, une des figures du mouvement de contestation secouant le petit royaume du golfe Persique.
Considéré comme le chef spirituel de la majorité chiite et officiant comme imam et prédicateur dans la mosquée de la localité de Diraz, le cheikh Issa Qassem est connu pour ses critiques contre le pouvoir bahreïni. Le septuagénaire est de facto assigné à domicile depuis qu’il a été déchu de sa nationalité en 2016 par les autorités, qui l’accusent de « servir des intérêts étrangers », en allusion à l’Iran.
« Je lance un appel : le cheikh Issa Ahmed Qassem est en danger », a indiqué jeudi en conférence de presse depuis Beyrouth le cheikh Maytham Salmane, représentant le Centre de Bahreïn pour les droits de l’homme et le Centre interreligieux de Bahreïn.
« Nous avons affaire à un meurtre à petit feu », a asséné depuis Beyrouth M. Salmane. « Ce dont M. Qassem a besoin, c’est de recevoir un traitement médical et d’être remis en liberté, qui sont des droits naturels accordés par la loi et la Constitution », a-t-il souligné.
Le cheikh Qassem ne s’est jamais publiquement exprimé sur sa santé, mais selon Amnesty International, il souffre d’hypertension, de diabète, et de troubles cardiaques.
Bahreïn est le théâtre de troubles depuis la répression d’un mouvement de contestation lancé en février 2011 dans la foulée du Printemps arabe.
Avec AFP