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Syrie: les USA attendent de pied ferme

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un char israélien durant un exercice militaire au nord du Golan, le 23 juin 2016. ©AFP

Le secrétaire américain à la Défense dit que son pays ne quittera pas la Syrie car "la lutte contre le terrorisme se poursuivra".

Alors que l'armée syrienne et ses alliés multiplient les gains militaires sur tous les fronts contre le terrorisme et que tous les analystes prévoient la défaite imminente des terroristes en Syrie et en Irak, le général James Mattis a affirmé mardi, lors d'un point de presse au siège du Pentagone, que "les États-Unis comptaient rester, autant que faire se peut, pour combattre Daech". "L'ennemi n'a pas encore déclaré forfait et on restera en Syrie jusqu'à ce qu'il reconnaisse sa défaite", a-t-il dit. 

Le chef d'état-major des armées des États-Unis. (Photo d'archives)

Mattis n'a pas hésité à mettre l'accent sur l'importance des "initiatives à long terme" des Américains, allant jusqu'à reconnaître que "la présence des militaires US en Syrie constitue un levier de pression dans le cadre d'une solution diplomatique". "Washington ne reviendra pas sur les acquis obtenus à Genève", a-t-il indiqué. 

Le secrétaire à la Défense a ensuite évoqué la question délicate des zones de désescalade: "Il faut les étendre. Il faut commencer par désarmer les zones les unes après les autres. Il s'agira d'un processus qui devra se poursuivre pour que les Syriens puissent regagner leur maison", a ajouté Mattis en allusion au récent accord avec les Russes et les Jordaniens dans le sud syrien. 

L'idée d'une "présence prolongée des États-Unis en Syrie" à titre de levier de pression et de chantage est évoquée par Mattis, quelques jours après une rencontre secrète entre les chefs d'état-major américain et israélien. Selon le journal Raï al-Youm, les généraux Joseph Dunford et Gadi Eizenkot se seraient rencontrés vendredi dernier dans l'une des capitales européennes et ce, au plus fort des tensions sur les fronts nord et sud en Palestine occupée. 

Les fuites laissent entendre que les deux hommes se seraient entretenus du supposé plan iranien pour construire des bases aérienne et navale en Syrie. Bien que Téhéran n'ait pas confirmé cette information, l'argument sert largement le régime israélien pour justifier sa politique d'escalade et de tension en Syrie. Le général Dunford dirige également les troupes de l'Otan dans la région. 

L'accord tripartite annoncé samedi depuis le Vietnam entre la Russie, les États-Unis et la Jordanie sur la création d'une zone de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie, ne dit rien sur la présence du Hezbollah dans cette région, limitrophe du Golan occupé et d'Israël. Le refus américain et russe de tenir compte des doléances israéliennes a, d'ailleurs, provoqué l'ire de Tel-Aviv qui a affirmé lundi ne pas être impliqué dans cet accord tripartite. 

Les propos tenus par le général Mattis sur la nécessité d'élargir les zones de désescalade restent très vagues sur la réponse que Washington compte donner aux inquiétudes des Israéliens: les États-Unis iront-ils jusqu'à entrer en conflit direct avec l'Iran et le Hezbollah, alliés de Damas ? La réponse reste ouverte. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV