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Nasrallah : « la rhétorique de Saad Hariri dictée par l’Arabie saoudite »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Hezbollah libanais Seyyed Hassan Nasrallah s’adresse à la nation au sujet de la démission du Premier ministre Saad Hariri, à Beyrouth, le 5 novembre 2017. ©Capture d’écran

Le secrétaire général du Hezbollah libanais a déclaré que le Premier ministre du pays Saad Hariri subissait des pressions pour le faire démissionner de son poste.

Lors de cette allocution télévisée, Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré que la rhétorique utilisée par Saad Hariri dans sa déclaration de démission avait été dictée par l’Arabie saoudite.  

Seyyed Hassan Nasrallah a fait ces remarques lors d’un discours prononcé ce dimanche 5 novembre, au lendemain d’une allocution télévisée retransmise depuis l’Arabie saoudite, dans laquelle Saad Hariri a annoncé sa démission. Ce dernier a également accusé le Hezbollah et l’Iran d’ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes.

« La démission de Saad Hariri aurait émané d’une lutte de pouvoir en Arabie saoudite ou de l’insatisfaction qu’éprouvaient les responsables saoudiens vis-à-vis du bilan de Hariri. La démission de Hariri est un plan saoudien, destiné à le remplacer par quelqu’un d’autre. Il se peut que les Saoudiens veuillent nuire à la sécurité du Liban et déclencher une guerre contre ce pays similaire à celle qu’ils ont déjà fait éclater au Yémen. »

Seyyed Hassan Nasrallah a demandé à toutes les parties d’opter pour la retenue jusqu’à ce que la vraie raison de la démission de Hariri soit établie.

Il a souligné que le Hezbollah cherchait une vie paisible au Liban et a conseillé au peuple libanais de ne pas se laisser emporter par la panique à l'idée d’une nouvelle guerre.

« Le Hezbollah se sent totalement responsable et nous appelons tout le monde à rester calme et à protéger la sécurité et la vie paisible des Libanais », a-t-il indiqué.

Le secrétaire général du Hezbollah libanais a souligné que les institutions juridiques et les réglementations au Liban pouvaient aider le pays à sortir indemne de cette crise.

Nasrallah a noté que la démission de Saad Hariri s’était produite après plusieurs visites de ce dernier en Arabie saoudite, ajoutant que le texte et le style d’écriture de la déclaration de démission montraient qu’elle avait été dictée par l’Arabie saoudite au Premier ministre libanais.

« Jusqu’ici, nous avons conclu que personne au Liban ne connaît la véritable raison de la démission de Hariri et que tout le monde en est surpris. Certains disent que le Premier ministre était en colère contre des courants et des personnes, mais ce ne sont que des hypothèses et la vraie raison de sa démission devrait être recherchée en Arabie saoudite ».

Nasrallah a conseillé à tous les groupes politiques et à tous les courants libanais d’éviter toute mesure pouvant perturber l’ordre et la paix au Liban. Il a ensuite souligné que les pressions exercées sur le Hezbollah ne lui feraient pas changer de cap ni modifier ses politiques.

Le secrétaire général du Hezbollah a également mis en garde contre un retour au passé où se déroulaient des rassemblements dans les rues, disant que de tels rassemblements, s’ils ont lieu, ne résoudraient aucun problème.

Il a déclaré que le président Michel Aoun et le président du Parlement Nabih Berry avaient assumé leurs responsabilités sans aucun problème et qu’ils attendaient le retour de Hariri d’Arabie saoudite « s’il est autorisé à revenir ».

« Nous devons tous rester calmes et respecter les cadres légaux et je pense qu’aucun parti politique au Liban ne voit ses intérêts dans un Liban en crise et en chaos. Toute tentative visant à perturber la sécurité et la paix du Liban sera au détriment du peuple et assurera les intérêts de ceux qui soutiennent les groupes nuisant à la sécurité du Liban. »

Le leader du Hezbollah a dit que la seule source parlant d’un possible attentat à la vie contre Hariri était la chaîne Al-Arabiya, appartenant aux Saoudiens.

« L’armée libanaise n’a pourtant rien trouvé qui puisse prouver l’authenticité d’un tel complot contre Hariri ».

Rejetant tout lien entre Israël et la démission de Hariri, Nasrallah a expliqué qu’Israël, s’il voulait déclencher une guerre contre le Liban, le ferait sur fond de ses propres calculs et cela n’aurait rien à avoir avec la démission de Hariri.

« L’Arabie saoudite et la coalition qu’elle dirige ne sont pas en mesure de mener une offensive militaire contre le Liban auquel elles n’ont aucun accès géographique. Si les Saoudiens avaient pu faire quoi que ce soit, ils l’auraient fait au Yémen, alors que l’Arabie s’enlise dans un bourbier et qu’elle est incapable d’atteindre ses objectifs », a-t-il annoncé. 

À peine quelques heures après sa rencontre avec le conseiller du Guide suprême de la Révolution islamique Ali Akbar Velayati, le Premier ministre libanais Saad Hariri a démissionné, le samedi 4 novembre.

Dans un discours au ton particulièrement virulent et prononcé depuis Riyad, capitale saoudienne, il a accusé l’Iran de chercher « la destruction du monde arabe ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV