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Le système de défense antiaérien de la Syrie fait peur à Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile S-200 au musée ukrainien de la Force aérienne à Vinnytsia. (Photo d'illustration)

L'événement produit ce lundi dans le ciel libanais a marqué une évolution stratégique dans les réactions que montre l'armée syrienne face aux frappes aériennes récurrentes de l'aviation israélienne.

L'aviation israélienne viole, de temps à autre, l'espace aérien du Liban, d'où elle frappe des cibles en Syrie. Mais un événement datant du 16 octobre a fait tourner la page de ces agressions récurrentes.

Ce jour-là, le système de défense antiaérien de la Syrie a pris pour cible, à 8H51 du matin (heure locale), un avion de chasse israélien qui avait déjà violé l'espace aérien du Liban, depuis Baalbek. D'autres avions israéliens ont pris la fuite après le bombardement des positions de l'armée syrienne en banlieue de Damas, ne faisant que des dégâts mineurs. L'armée syrienne a aussitôt publié un communiqué pour mettre en garde Tel-Aviv.

En réaction à cette démarche, la première du genre en sept ans depuis le début de la crise en Syrie, un responsable militaire israélien, ayant requis l'anonymat, a dit que les chasseurs israéliens avaient frappé le système de défense antiaérien syrien, installé dans l'est de Damas.

"Pour nous, tout est fini à ce propos. Cependant, nous sommes prêts à faire face à tout autre éventuel événement", a-t-on appris de la même source.

Les Israéliens ont prétendu que leurs chasseurs étaient retournés sans préjudice et que le système de défense syrien ne représentait aucune menace pour Israël.

À noter que les Israéliens réagissent rarement aux attaques qu'ils lancent contre le territoire syrien, malgré les rapports qui les confirment.

Selon les sources syriennes, les avions israéliens ont été pris pour cible depuis al-Zamir, dans la périphérie de Damas. Il s'agit d'un des centres syriens de défense antiaériens qui tire des missiles S-200, connus sous son code OTAN SA-5 Gammon.

Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm. (Photo d'archives)

À ce propos, Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, écrit: "Le système de défense antiaérien de la Syrie a tiré en direction des avions israéliens, en pleine mission d'espionnage dans le ciel libanais. Selon l'armée syrienne, un avion a été pris pour cible et d'autres ont pris la fuite. C'est une importante évolution sans précédent qui trahit une possible nouvelle stratégie militaire, destinée à contrer toute violation de l'espace aérien du Liban et de la Syrie. Même la réaction des responsables israéliens à cet événement ne pourra pas cacher leur inquiétude. Voilà le message de cette frappe syrienne contre les avions israéliens: le temps est révolu pour que les avions israéliens survolent librement le Liban pour photographier leurs cibles.

En effet, les espaces aériens libanais et syrien sont désormais inséparables et toute violation de l'espace aérien libanais signifie celle de l'espace aérien syrien. Au Moyen-Orient, la donne a changé, car la Syrie a changé et elle est en train de réhabiliter sa force, grâce au soutien de ses alliés, l'Iran et la Russie. C'est ce dont sont bien conscients Washington et Tel-Aviv. Cette semaine, c'est un missile syrien S-200 qui a été tiré. Mais le prochain missile pourrait être un S-400 russe sophistiqué."

Les règles de jeu ont vraisemblablement changé dans l'ère post-Daech et c'est justement ce que le président syrien Bachar al-Assad veut faire comprendre aux Israéliens.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV