TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   L’INFO EN CONTINU

La fin imminente de la domination du dollar américain ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un homme d’affaires regarde un écran affichant une photo des billets américains de 100 dollars, à Tokyo le 8 avril 2013. ©Reuters

L’expérience de l’élimination du dollar des transactions internationales au profit des monnaies nationales, l’Iran l’a déjà vécue par le passé. Cependant, ces mesures ont au fur et à mesure disparu et ont été, de nouveau, remplacées par le dollar. La question qui se pose ici est de savoir si l’Iran se ralliera aux mouvements anti-dollar actuels ou s’il reviendra aux conditions de l’époque pré-sanctions.

Aujourd’hui, nombreux sont les pays qui s’intéressent à réduire leur dépendance au dollar, voire à l’éliminer des transactions internationales. Les raisons d’une telle mesure varient d’un pays à l’autre. Cependant, ils partagent tous un objectif commun : réduire les risques d’une grande indépendance à un système fondé sur le dollar. La Russie et la Chine sont, entre autres, bien résolues à faire disparaître la grande influence du dollar au sein de leur économie, voire de l’économie mondiale.

Ce qu’a fait la Chine pour renforcer le rôle du yuan    

La Chine compte internationaliser sa monnaie nationale, le yuan, afin de réduire ainsi sa dépendance au système monétaire et financier du monde, dominé par le dollar.

Le programme ambitieux que suit la Chine est de remplacer le dollar par le yuan dans les transactions internationales, notamment les transactions de nature énergétique. C’est par ce programme que Pékin entend donner une réputation globale à sa monnaie nationale, sans oublier qu’il a déjà atteint des succès à ce propos.

Par ailleurs, la Chine essaie de rallier d’autres pays à ce mouvement anti-dollar en signant avec eux des accords monétaires bilatéraux. Elle entend, de même, convaincre les monarchies du golfe Persique, dont les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, de renoncer au système du pétrodollar.

Les deux mesures précitées ne sont pas les seules adoptées par la Chine pour mettre fin à la conquête du dollar et lancer un nouveau système monétaire.

Ce qu’a fait la Russie pour contrer les États-Unis

La Russie vit les mêmes conditions que la Chine, d’autant plus qu’elle entretient des relations politiques et économiques tendues avec les États-Unis. Cette hostilité donne à la Russie une motivation de plus pour renoncer au dollar et contrer la domination américaine, et cela dans l’objectif ultime d’alléger l’impact des sanctions antirusses des États-Unis.

La conclusion d’un traité monétaire bilatéral avec la Chine, le remplacement du dollar par la monnaie nationale russe et le lancement d’un système pouvant remplacer le code SWIFT ; voilà une partie des tactiques russes pour se libérer du dollar.

Le Venezuela veut se débarrasser du dollar

Le Venezuela, lui aussi, a fait l’objet de sanctions américaine pendant les dernières semaines, mais il a rapidement réagi à ce geste, en annonçant sa volonté de se libérer du dollar quitte à utiliser le rouble russe, le yuan, le yen et la roupie indienne.  

L’instrumentalisation du dollar a allumé la mèche des mouvements anti-dollar

Cette réalité que les États-Unis tentent d’instrumentaliser le dollar pour renforcer leur domination reste une source d’inquiétude pour les pays qui partagent l’idée de se débarrasser du dollar au profit de leur monnaie nationale. Ces pays veulent, de facto, s’approcher d’un système financier et monétaire qui ne soit pas dominé par un pays ou un autre, un nouveau système où soient impliqués tous les pays d’une manière équilibrée.

L’Iran ralliera-t-il les mouvements anti-dollar ?

Pour la République islamique d’Iran, rallier ce mouvement anti-dollar s’avère nécessaire, car elle fait partie des pays qui sont soumis à une avalanche de sanctions et de restrictions imposées par les pays qui dominent l’actuel système monétaire du monde. L’Iran compte parmi les pays qui ont subi les coups les plus durs de la part de ce système.

Une expérience déjà vécue par l’Iran

La République islamique d’Iran avait, il y a des décennies, eu recours à sa monnaie nationale et à des moyens locaux pour affaiblir le rôle du dollar dans ses transactions avec d’autres pays. À cette époque-là, Téhéran avait mis en avant de nombreuses initiatives à ce propos, initiatives qui ont même été imitées par les pays européens.

À titre d’exemple, l’Iran a signé, à l’issue de la guerre qui lui avait été imposée, un traité monétaire trilatéral avec l’Ukraine et le Turkménistan qui permettait des échange avec les monnaies nationales de ces trois pays.

En outre, l’Iran et le Pakistan bénéficiaient, auparavant, d’un mécanisme de compensation qui leur permettait de se servir de leurs monnaies nationales dans les échanges commerciaux.

Cela dit, l’Iran fut un pionnier de ce mouvement anti-dollar bien qu’il ait renoncé, au fur et à mesure, aux tactiques qui étaient en mesure de réduire sa dépendance au dollar.

Il lui revient donc de s’engager de nouveau sur cette voie et de rallier les pays qui entendent mettre fin à des décennies de la domination du dollar américain.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV