La coalition des agresseurs impliquée dans la guerre au Yémen sous la direction de l’Arabie saoudite figure pour la première fois sur une liste noire annuelle de l’ONU dénonçant les pays et entités commettant lors de conflits des exactions contre des enfants.
Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général de cette instance internationale, Antonio Guterres, a ajouté le nom de la coalition pro-Riyad sur la liste noire des pays qui violent les droits des enfants, pour avoir massacré des enfants et attaqué des dizaines d’écoles au Yémen.
Ce document, rendu public le jeudi 5 octobre, prétend cependant que la coalition saoudienne a pris des mesures pour limiter les conséquences de son offensive militaire sur les enfants.
Sans citer précisément l’Arabie saoudite, le secrétaire général de l’ONU a souligné dans son communiqué que « plus de 8 000 enfants avaient été tués ou mutilés dans des conflits en 2016 » lors « d’attaques inacceptables ».
Dans son rapport annuel sur la violation des droits des enfants dans le monde, l’ONU avait indiqué en 2016 que l’Arabie saoudite et la coalition dirigée par Riyad étaient responsables de la mort de 60 % des enfants tués dans la guerre.
Quelques jours plus tard, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sous les pressions intenses de l’Arabie saoudite et de ses alliés, avait retiré le nom de Riyad de la liste des violateurs des droits des enfants. Plus tard, l’ONU a annoncé que l’Arabie saoudite avait menacé Ban Ki-moon de suspendre ses aides financières aux Nations unies.
Plusieurs ONG, dont l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, ont salué la décision d’Antonio Guterres. Ces organisations appellent également les gouvernements occidentaux à suspendre toute vente d’armes à l’Arabie saoudite.
Après de longues et difficiles négociations, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté il y a une semaine une résolution par consensus, permettant l’envoi d’experts internationaux chargés d’enquêter sur les de crimes de guerre au Yémen.
Au Yémen, la majorité des victimes parmi les enfants sont le fait de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. Si cette coalition prétend avoir pris des mesures en 2016 pour limiter les conséquences de son offensive à leur égard, « de graves violations contre les enfants ont continué à un niveau élevé inacceptable », constate le rapport onusien.
Habib Tawa, journaliste et analyste politique, et Arnaud Develay, juriste international et analyste politique, prennent la parole au cours de cette émission.