30 personnalités imminentes internationales dont plusieurs lauréats du prix Nobel de la paix ont appelé l’ONU dans une lettre à se saisir du sort de la minorité musulmane des Rohingyas et à intervenir « urgemment » pour mettre fin à la crise humanitaire au Myanmar.
Dans une lettre ouverte adressée au Conseil de sécurité, les signataires ont affirmé qu’« une tragédie humaine et des crimes contre l'humanité se déroule dans l’État de Rakhine au Myanmar contre la minorité musulmane des Rohingyas ».
Cité par la chaîne allemande d’informations, DW, la lettre déplore une situation extrêmement douloureuse qui va de pire en pire dans laquelle se trouvent les Rohingyas.
Dans cette lettre rédigée par plusieurs personnalités mondiales, dont les lauréats du prix Nobel de la paix, les signataires ont insisté sur l’intervention « immédiate » de l’ONU pour cesser les violences contre les civils innocents et rétablir une paix durable dans l’État de Rakhine, secoué depuis plusieurs années par de fortes tensions entre les Rohingyas et les bouddhistes, majoritaires, qui prêchent la haine plutôt que le zen.
Le Myanmar bouddhiste compte environ 4% de musulmans. Ils habitent dans l’État de Rakhine, la deuxième région la plus pauvre du pays, une région côtière frontalière du Bangladesh. Les signataires préconisent la formation d’un comité indépendant pour répondre à cette situation de "crise humanitaire" avec des observateurs officiels. Cependant, il s'agit réellement d'un génocide qui est en cours.
Le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khamenei a dénoncé, il y a deux jours, le silence des instances internationales face aux crimes commis contre les musulmans de Myanmar et a annoncé " la mort symbolique du prix Nobel". Prix noble de la paix, Aung San Suu Kyi fait partie de la junte militaire au pouvoir, directement impliquée dans l'épuration ethnique. Quant à la diplomatie myanmaraise, elle a maintenu dans un communiqué, son soutien à l'armée, dénonçant les « fausses informations » alimentées par les « terroristes ».
Dénoncée pour son rôle dans le nettoyage ethnique, Aung San Suu Kyi, a annulé son déplacement pour l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Certains demandent le retrait du prix Nobel de la paix décerné en 1991 à l'ancienne opposante à la junte militaire du Myanmar.