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L’armée israélienne « doute » pour la première fois de son histoire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats israéliens transportent l’un des leurs, blessé non loin des frontières du Liban, le 28 janvier 2015. ©AFP

Qui aurait cru que viendrait le jour où l’armée israélienne, la peur au ventre, organiserait la plus grande manœuvre militaire de son histoire récente, rien que pour se tenir prêt à faire face au Hezbollah ? Un Hezbollah qui fait douter Israël de sa force.

Depuis la guerre des Six Jours, emportée haut la main par Tel-Aviv, aucune entité arabe n’a su faire aussi froid dans le dos des Israéliens. Ce fut d’ailleurs des ruines des armées arabes présentes dans cette guerre qu’émergea le mythe de l’invulnérabilité d’Israël. Invulnérable, Israël ne l’est plus, lui qui croise désormais les doigts pour ne pas perdre la partie, au cas où une guerre venait à éclater sur ses frontières nord avec le Liban.

Dans toutes les classifications militaires, Tsahal est classé parmi les dix meilleures armées du monde. Les instituts chargés de catégoriser les armées se concentrent souvent sur la qualité de l’arsenal militaire dont jouit un pays quelconque : la flotte aérienne, maritime, le nombre et la qualité des armements entrent souvent en ligne de compte pour définir le rang des forces armées d’un pays. Ces instituts perdent toutefois de vue « le facteur humain ». 

Pourquoi Israël est-il inquiet ? 

Fort de l’un des arsenaux militaires les plus sophistiques du monde, l’armée israélienne ne devrait nullement s’inquiéter d’avoir à affronter un Hezbollah qu’elle qualifie de « groupe paramilitaire ». 

Mais l’inquiétude est là et de plus en plus vive : ce qui manque en effet au régime d’Israël et à son armée, ce ne sont ni les armements, ni les avions de combat, encore moins les missiles, c’est la « motivation ». À l’opposé de ses ancêtres qui ont débarqué en Palestine pour la conquérir, la jeunesse israélienne enrôlée de force au sein de l’armée n’a plus aucune raison de se battre. Pourquoi se battre d’ailleurs ? En 2014, les unités élites de l’armée israélienne ont été incapables de vaincre la population de Gaza qui vit dans un espace de seulement 40 kilomètres carrés, ce qui ne l’a pas empêchée de lancer des attaques éclair contre les soldats israéliens, d’en tuer et d’en capturer sans accroc.

La clé de la victoire des combattants de la Résistance ne se trouve donc ni dans les « arsenaux du Hezbollah » ni dans les « centres militaires syriens que les Israéliens frappent de leurs bombes et missiles ». Ce qui assure au Hezbollah sa victoire et fait peur à ses ennemis, c’est « sa foi » et sa volonté qui le pousse à se battre jusqu’au bout. L’un des hauts commandants de l’armée israélienne se confiait en 1986 en ces termes à l’antenne de la BBC, alors que le Hezbollah n’était qu’une organisation naissante : « Sur le champ de bataille, 90 pour cent des efforts fournis par nos soldats consistent à tirer de façon sporadique sur l’ennemi, et ce, pour distiller la peur dans leur cœur et les pousser de la sorte à rebrousser chemin. » Ce conseil militaire s’applique désormais parfaitement aux soldats de Tsahal. 

Israël organise la plus grande manœuvre militaire de ces 20 dernières années sur les hauteurs du Golan dans l’objectif de faire peur au Hezbollah. Mais les généraux de l’armée israélienne semblent avoir oublié l’histoire récente : cela fait six ans que le Hezbollah est en guerre contre l’une des formes les plus terrifiantes du terrorisme, nourrie et appuyée par les plus grandes armées et services de renseignement du monde. Il n’existe donc aucune raison pour que les manœuvres de préparation en cours lui fassent peur. La peur a changé définitivement de camp. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV