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Israël perd sa supériorité

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des véhicules de l'armée israélienne roulent le long de la clôture qui sépare le plateau du Golan annexé par Israël de la Syrie, le 19 juillet 2017. ©AFP

Le rapport des forces est sur le point de changer très rapidement en Asie de l'Ouest. A mesure que l'armée syrienne et ses alliés avancent sur le front de combat anti-Daech en Syrie, la panique s'empare du camp israélien.

A vrai dire, les réalités des combats, tels qu'ils se déroulent à Raqqa et à Deir ez-Zor, marquent une nette avancée de l'axe de la Résistance. Israël et ses alliés dont la Jordanie voisine pourraient n'avoir même pas la chance de ramasser les miettes. 

Le facteur de "domination" qui faisait ces 60 dernières décennies une "constance" de la politique intérieure et étrangère d'Israël n'est plus, depuis que la Syrie et ses alliés iranien, irakien et libanais agissent en synergie dans une large zone s'étendant de l'Irak aux côtes de la Méditerranée.

Pour Israël à qui Daech et d'autres organisations similaires ont rendu le plus grand service, il y a plus d'une raison d'avoir peur. Primo, depuis le recul des terroristes, les positions de l'armée syrienne surtout dans le sud-ouest de la Syrie, limitrophes du Golan qu'Israël occupe depuis près d'un demi-siècle et qu'il a l'intime intention d'annexer, se sont transformées en des centres de surveillance des agissements de l'armée israélienne. Il est désormais loin le temps où Israël était capable de prendre militairement de court l'axe de la Résistance. 

Secundo, Israël s'inquiète de la convergence désormais effective qui rassemble dans un cadre commun, les forces armées syriennes, irakiennes et libanaises. Le soutien russe à cet "ensemble" est certes un réel motif d'inquiétude, mais le pire serait cette union des armées arabes aux portes d'Israël qui de plus, est appuyée par l'Iran.

Il y a là l'échec du plan israélien de "diabolisation" de l'Iran, mis au point étape par étape depuis 2011 et le début de la guerre contre la Syrie. Ce qui s'est déroulé sur les frontières syro-libanaises cette semaine tire la sonnette d'alarme: alors que l'armée syrienne et le Hezbollah expurgeaient le Qalamoun occidental de la présence de Daech, l'armée libanaise faisait la même chose et au même moment dans l'est du Liban. Cette fusion des actes ira créer une fusion des forces. L'Otan anti-Résistance qu'Israël a tenté de créer sans succès, a contribué à mettre en place son "pendant" pro-Résistance. 

Tertio, l’émergence d'un axe de la Résistance aux portes d'Israël, un axe pour qui la "Palestine" et l'unité inter-musulmane contre Israël restent une priorité, n'a rien de rassurant surtout que la donne est sur le point de changer en Cisjordanie et à Gaza: à Gaza, l'aile pro-Résistance a pris le dessus et veut rompre avec l'inutile logique de réconciliation tandis qu'en Cisjordanie, les cellules de résistance armées contre "l'occupant" prennent corps et se multiplient. Israël a bien peur d'avoir à faire face d'ici quelque temps à un "sud-Liban bis" en Cisjordanie. 

En Syrie, les Américains ne peuvent plus rien pour Israël: ils font tout à l'effet de préserver Daech dans l'est, à savoir à Deir ez-Zor. A Raqqa, c'est sur les Kurdes qu'ils comptent pour pouvoir s'emparer du Nord syrien.

Mais aussi bien dans le nord que dans l'est, les forces de la Résistance à savoir l'armée syrienne et ses alliés dominent la situation. Le camp pro-américain est divisé entre un Riyad qui cherche désormais à se tirer la tête haute de la Syrie, en cessant son soutien à l'opposition anti-Assad et un Doha, bien occupé à surmonter les divergences qui l'opposent à Riyad et un Ankara, craintif à l'idée d'un État kurde naissant à ses frontières et plus soucieux de préserver les morceaux de terre syriens qu'il occupe dans le nord.

Sur qui peut réellement compter Israël pour contrer la Résistance ? Peut-être sur les Kurdes d'Irak. Mais là, il risquerait de perdre à jamais son allié turc. 

Les stratèges israéliens cogitent en ce moment dans leur coin pour trouver le remède à cet inextricable et dangereux état des choses qui est en train de naître sur le flanc nord de la Palestine occupée. Il le faut bien, car le temps presse et l'histoire risque à tout moment de rattraper ceux qui l'ont trahie...

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV