Le quotidien Al-Quds al-Arabi parle dans un article d’une tentative saoudienne de rapprochement avec l’Iran.
Le quotidien panarabe revient sur trois événements qui, selon lui, laissent supposer un apaisement des tensions entre les deux grandes puissances régionales : 1. Les propos tenus par le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, concernant des visites diplomatiques réciproques entre l’Iran et l’Arabie saoudite ; 2. Les déplacements effectués par le ministre irakien de l’Intérieur Qasim al-Araji (dont le pays veut jouer, à la demande des Saoudiens, un rôle de médiateur en faveur d’un rapprochement Téhéran-Riyad) et le religieux chiite irakien Moqtada Sadr en Arabie, à l’invitation officielle des autorités saoudiennes ; 3. La poignée de main entre les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères.
Ces échanges diplomatiques en faveur d’un rapprochement entre les deux pays voisins du golfe Persique font ainsi la une du journal Al-Quds al-Arabi.
Quant à la Russie, un des principaux alliés de l’Iran, elle joue le rôle d’observateur, car elle a annoncé avoir demandé aux autorités iraniennes et saoudiennes d’organiser une réunion conjointe sous l’égide de Moscou, note le journal.
Pour Al-Quds al-Arabi, ce potentiel rapprochement irano-saoudien s’explique par plusieurs raisons venant tant de l’intérieur que de l’extérieur de l’Arabie saoudite.
Aujourd’hui, la famille Saoud souhaite l’accession du jeune prince Mohammed ben Salmane sur le trône, ce qui nécessite une accalmie des tensions à l’intérieur de l’Arabie et sur ses frontières. À cette fin, l’Iran peut jouer un rôle important.
Le journal panarabe évoque également la guerre au Yémen et la multiplication des attaques des forces d’Ansarallah contre les positions saoudiennes, une guerre qui s’apparente à un bourbier inextricable pour les autorités de Riyad.
Selon le quotidien, la volonté d’ouvrir la porte à un rapprochement avec l’Iran a également des conséquences en Syrie. On constate bien un grand revirement diplomatique chez les Saoudiens en faveur de Bachar al-Assad. Les autorités de Riyad veulent désormais qu’Assad reste au pouvoir.
À cela s’ajoute la crise qatarie, lors de laquelle Doha défie l’Arabie saoudite, son ancien allié, et renoue avec l’Iran.
Cette crise avait été alimentée par les prises de position de Trump contre le Qatar lors de la récente visite du président américain à Riyad, où le milliardaire avait également appelé à isoler Téhéran.
« Tout cela ne laisse-t-il pas présager un apaisement des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran ? », s’interroge Al-Quds al-Arabi.