L’armée libanaise a lancé une offensive pour chasser les terroristes de Daech des régions montagneuses de l’est du Liban.
Daech est responsable d’atrocités dans les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie, pays voisin du Liban, mais aussi des attentats meurtriers sur plusieurs continents.
Depuis 2014, une coalition internationale dirigée par les États-Unis aide principalement avec l’aviation, le pouvoir en Irak et des groupes rivaux du régime en Syrie à en finir avec cette organisation qui a profité du chaos dans ces deux pays voisins pour s’y implanter.
La guerre qui ravage la Syrie a débordé sur le Liban, où Daech a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l’armée et le Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l’est, à la frontière syrienne.
« Au nom du Liban, au nom des soldats libanais enlevés, au nom des martyrs de l’armée, j’annonce que l’opération " l’aube du Jurd " a commencé», a twité le chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Il se référait à deux régions connues sous le nom de Jurd Ras Baalbeck et Jurd al-Qaa (est), situées à la frontière syrienne. «L’armée affronte les terroristes de Daech pour les chasser et récupérer le territoire», a ensuite déclaré le général Ali Qanso, responsable de la communication à l’armée dans un point de presse. «Nous n’avons pas peur de Daech», a-t-il ajouté, tout en précisant que l’offensive était « l’une des plus difficiles batailles menées par l’armée libanaise ». D’après lui, les rebelles sont estimés à environ 600 combattants et contrôlent une zone estimée à 120 km2. Selon une source militaire, l’aviation participe à l’offensive. «C’est la première fois que l’armée a autant recours à son aviation». En raison du relief, les terroristes se cachent dans les montagnes et les grottes.
En 2014, Daech et al-Qaïda avaient enlevé 30 soldats et policiers dans l’est du Liban. Quatre otages avaient été exécutés et un cinquième était mort de ses blessures, tandis que 16 autres avaient été libérés en 2015. Neuf sont toujours aux mains de Daech. L’annonce de l’armée libanaise intervient après la fin d’une bataille en juillet entre le Hezbollah et des combattants anciennement liés à al-Qaïda ainsi que des rebelles syriens dans une autre région de l’est du Liban, Jurd Ersal. Après six jours de combats, une trêve a été instaurée au terme de laquelle un premier contingent de 8000 personnes, en majorité des réfugiés, avait été évacué vers la Syrie.
Lundi dernier, les derniers rebelles syriens ont été évacués du Liban. En Syrie, le Hezbollah aide militairement le régime face aux rebelles. La région de Jouroud Aarsal a été utilisée comme refuge par des combattants syriens anti-régime et comme abri pour un nombre indéterminé de réfugiés qui fuyaient les combats en Syrie.
Ayssar Midani, analyste franco-syrienne des questions internationales et Ghada Houballah, géopoliticienne libanaise partagent leur point de vus à ce sujet.