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Irak : pourquoi la libération de Tal Afar est-elle si importante ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les membres des forces irakiennes dirigent un véhicule de combat d’infanterie BMP-1, car ils occupent un poste dans le village de Jarif, à environ 45 kilomètres au sud de Mossoul. ©AFP

La situation démographique et la diversité ethnique et religieuse de la ville irakienne de Tal Afar sont proches de celle de Mossoul. La seule grande différence est que la population est majoritairement composée de Turkmènes de confession sunnite.

Les opérations pour la libération de Tal Afar, communément appelée « la petite Mossoul » par la population locale, seront lancées dans un proche avenir. Les prévisions annoncent des combats difficiles en raison du nombre élevé des éléments de Daech dans la région.

Tal Afar, ville stratégique de 28 km² de superficie, compte 16 arrondissements. Elle est située à 70 km à l’ouest de Mossoul, à 80 km du sud de la frontière turque et à 60 km de l’est de la frontière syrienne. Au cœur du triangle Mossoul-Turquie-Syrie, Tal Afar est aussi un point névralgique du fait de sa proximité avec les frontières des pays voisins.

Elle se trouve sur la route Diali-Salaheddine-Mossoul qui mène vers la Syrie et le Liban ; passage d’une grande importance pour l’Iran.

La population de Tal Afar est majoritairement composée de Turkmènes et la revendication historique de la Turquie sur cette région l’a poussée à prendre des mesures pour défendre les droits des Turkmènes.

Après l’échec de Daech à Mossoul, Tal Afar a été proclamée capitale provisoire du groupe terroriste en Irak. Sa libération est d’autant plus importante qu’elle est peuplée d’un millier de daechistes contre seulement 600 étrangers.

La ville est totalement encerclée depuis peu par les Hachd al-Chaabi : les entrées et les sorties sont obstruées. L’abondance de terroristes à l’intérieur de la ville est en soi une menace potentielle contre les régions avoisinantes.

Les tentatives d’attentat-suicide des terroristes et l’existence de 400 familles syriennes à Tal Afar freineront indubitablement le processus des opérations de libération.

Par ailleurs, aux yeux de Téhéran et d’Ankara, l’accès à la ville grâce au soutien des Unités de mobilisation populaire d’Irak (les Hachd al-Chaabi) sera une grande victoire pour relier l’Irak à la Syrie et prendre le contrôle des frontières.

Pourtant, la Turquie s’inquiète de l’emprise des Hachd al-Chaabi sur les opérations à Tal Afar, ayant menacé plusieurs fois d’y envoyer ses forces spéciales.

L’inquiétude des Kurdes n’est pas non plus à négliger. Tal Afar se trouve non loin des champs au sujet desquels les Kurdes et le gouvernement central se querellent. Une grande partie de ces terres a été dominée par Erbil, pendant le combat des forces irakiennes, dont les Peshmergas du Kurdistan irakien. Les Kurdes refusent de quitter cette région.

La présence des Hachd al-Chaabi, une force militaire liée au gouvernement central, dans les zones contrôlées par les Peshmergas, ne peut que susciter la peur de Massoud Barzani, quant à une éventuelle conquête des deux villes de Rabi’e (arabe) et Sandjar (yézidie).

La libération de Tal Afar et des villages environnants remettra en cause la capacité de gestion et le commandement de Daech en Irak et fermera à jamais le dossier du terrorisme dans la province de Ninive.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV