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Crash curieux d'un MiG syrien dans le sud

Un MiG de l'Armée de l'air syrienne (Photo d'illustration)

L'Armée syrienne libre (ASL) dit avoir abattu dans la journée de mardi 15 août un jet syrien dans la campagne sud-est de Sweida. Le pilote a réussi à s’éjecter à temps et a été capturé par les terroristes de l’Armée syrienne libre alors qu'une grande partie des membres de cette milice s'apprête à faire défection après de multiples échecs militaires subis ces derniers temps face à l'armée syrienne et ses alliés. 

Saad al-Hadj, un porte-parole du chef du groupe Ossoud al-Charkiya, un des deux principaux groupes terroristes opérant dans ce secteur, a déclaré à l’agence Reuters que l’appareil abattu était un MiG de fabrication russe et qu’il était tombé dans l’est de la province en question qui se trouve sur les frontières sud de la Syrie avec la Jordanie. Certaines sources affirment que l'appareil n'aurait jamais pu être abattu sans l'implication directe des systèmes de brouillage de radar et des missiles anti-avion et qu' une milice en voie de disparition, telle qu'elle est l'ASL, aurait infiniment mal à provoquer le crash d'un MiG. 

Or le sud de la Syrie se trouve au cœur d'une nouvelle dynamique guerrière : alors que l'accord russo-américain prévoit la mise en place d'une zone de désescalade dans le sud sans en exclure l'armée syrienne et ses alliés, Israël ne cesse d'exprimer son opposition à cet accord. Les israéliens ont même affirmé ne pas hésiter à "agir contre l'accord russo-américain" puisqu'il ne satisfait pas leur quadruple exigence que sont le retrait des forces liées à l'Iran et au Hezbollah du sud de la Syrie voire du sol syrien, le retrait de l'armée syrienne du Golan et de ses environs, le déploiement des observateurs non-russes et mandatés par Israël dans le sud, et le gel du processus de la restructuration de l'armée syrienne. 

Le crash de l'avion syrien, abattu par les terroristes de l'ASL, constitue en effet le premier cas de violation de l'accord russo-américain et au regard des liens étroits qui unissent l'ASL à Israël, pour qui elle sert de bras exécutant, il est fort possible que Tel-Aviv soit impliqué dans l'incident. Si cette hypothèse que retiennent certains analystes s'avérait vraie, Israël viendrait de franchir un pas pour le moins "peu recommandé" dans sa gestion de la crise syrienne.

Il y a quelque temps,  le numéro deux du Centre de commandement des forces russes au sud de la Syrie a lancé un sévère avertissement à Israël, le mettant en garde contre toute "tentative de violation du cessez-le-feu dans le sud de la Syrie". "Au cas où Israël violerait la trêve, la Russie saurait bien comment s'y prendre", avait lancé le général Alexy Kozin. Israël a-t-il décidé de défier Russes et Américains au risque de s'attirer la colère de ses alliés? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV