Alors que les États-Unis et la Turquie comptent s'emparer définitivement des gisements pétroliers du nord de la Syrie, l'État syrien, fort de ses récents succès militaires, est sur le point de confier la gestion de ses ressources en hydrocarbure aux entreprises chinoises.
Selon l’ambassade syrienne en poste à Pékin Imad Moustapha, la Chine serait la bienvenue dans des projets de reconstruction de la Syrie, après six ans de guerre qui ont réduit en ruines près de 85% des infrastructures syriennes.
« Pékin s’engage à jouer un rôle primordial dans les projets de reconstruction en Syrie, projets visant à remettre en l'état les infrastructures, une fois la guerre finie », annonce-t-il.
Imad Moustapha explique dans un entretien accordé au journal syrien Al-Watan : « Je suis moins soucieux des projets à long terme de Washington en Syrie que des ambitions d’Ankara qui ne cessent pas et qui prennent chaque jour une nouvelle forme.»
Interrogé sur la politique syrienne de l'Égypte, le diplomate syrien a estimé que le Caire avait entrepris une approche opaque vis-à-vis de la crise syrienne. Et il a rétorqué : « La politique égyptienne face à la Syrie s'aligne sur celle de Riyad, alors que le Caire était autrefois considéré comme le leader du monde arabe. »
Pékin est en train de conclure une série de méga-contrats avec Damas portant sur la reconstruction des infrastructures de base de la Syrie.
Outre les aérodromes, les ports, les centrales électriques, la grille énergétique, la Chine reconstruira l’ensemble du réseau routier, autoroutier et ferroviaire de la Syrie selon ses propres standards. L’armée syrienne et ses alliés ont pu reprendre d’importants gisements d’hydrocarbures à l’est du pays et les techniciens chinois, escortés par des troupes spéciales, n’ont pas attendu la fin des combats pour y débarquer. La Chine compte prendre la majeure partie des contrats relatifs à la prospection dans le domaine des hydrocarbures.
La guerre imposée à la Syrie par ses adversaires traditionnels a causé plus de 226 milliards de dollars US de pertes à ce pays du Levant, le seul à être techniquement en guerre avec Israël.
