Plus de 80 000 personnes ont fui la province de Pool au Congo, proche de la capitale Brazzaville, chassées par une opération militaire lancée par le gouvernement l’an passé, indiquent l’ONU et le gouvernement congolais dans un communiqué commun, publié samedi.
Depuis le début de l’année en cours, le nombre des déplacés est passé de 13 000 à 83 000.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir au Congo, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans, après sa victoire contestée par l’opposition à l’élection présidentielle anticipée du 20 mars. Les quartiers sud de Brazzaville, acquis à l’opposition, avaient connu des fusillades pendant des heures.
Les autorités congolaises, qui ont recours de manière occasionnelle à des bombardements aériens, affirment vouloir lutter contre une rébellion conduite par Pastor Ntumi, adversaire du président Denis Sassou Nguesso lors de la guerre civile de 1997.
Pour l’instant, le nombre des victimes de ces opérations est difficile à déterminer, de même que l’ampleur des dégâts induits par l’escalade de la violence.
Les Nations unies estiment avoir besoin de mobiliser en urgence 20 millions de dollars pour financer une aide humanitaire, une récente mission ayant signalé des cas de malnutrition.
Selon les travailleurs humanitaires présents sur place, il est difficile d’organiser des convois pour porter assistance aux personnes déplacées.
« Dans les régions qui ne sont pas accessibles, on peut craindre une situation encore plus compliquée au moment où le nombre de déplacés continue d’augmenter et que les conditions de vie se détériorent tous les jours », précise le communiqué de l’ONU.
Avec Reuters