Les États-Unis semblent avoir établi de facto une zone "non-fly" au-dessus de Raqqa et dans le sud syrien.
Moscou vient de dénoncer l'abattage d'un avion de chasse syrien par les États-Unis à titre d'"acte violant la charte de l'ONU". La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères juge allant à rebours de la charte de l'ONU l'abattage le 18 juin dernier d'un sukhoï syrien par la coalition américaine, alors que l'appareil menait une opération contre les terroristes de Daech dans le sud de Raqqa. Plutôt Moscou avait fustigé ce geste qui illustre ni plus ni moins " l'étroite coopération de Washington avec les terroristes ".
En effet, il s'agit du deuxième avion de chasse syrien à avoir été abattu par les Américains en l'espace de quelques jours. Sans les dires, les États-Unis ont établi une "zone no fly" au-dessus de Raqqa, au risque de provoquer une confrontation militaire directe avec les Russes. En réaction à l"acte d'agression américaine", la Russie a décidé au début de la semaine de suspendre l'accord sur la sécurité aérienne avec Washington, accord propre à éviter des incidents aériens dans le ciel de la Syrie. Les informations font aussi état d'un déplacement des batteries de missiles antiaériens russes S300 et S400 déployés en Syrie. Aussitôt après l'abattage du premier chasseur syrien, la Russie a annoncé avoir intercepté les avions de la coalition, non loin de l'Euphrate et avoir été bien capable de les abattre par ses S300 ou S400. Ces avertissements ont suffi pour que le CentCom de la Coalition décide de "changer la trajectoire de ses avions" et ce, "pour éviter une escalade". Cette décision a précédé d'ailleurs l'annonce par l'Australie de la suspension de ses vols au-dessus de la Syrie.
Une zone no-fly US, réaction russe
L'ensemble de ces évolutions prouvent, selon le journaliste d'Al Mayadeen une chose : la Russie agit désormais pour couvrir au maximum le ciel syrien par ses radars et ses batteries de missiles antiaériens. En outre, la Russie multipliera ses vols d'interception dans des zones qu'empruntent les chasseurs syriens et russes dans l'objectif d'intercepter et d'abattre les "chasseurs ennemis".
Lundi, les médias ont fait état de nouveaux tests balistiques russes sur les côtes syriennes, tests qui dureront jusqu'au 30 juin. Les missiles russes ont déjà été tirés les 19, 20 juin. D'autres essais sont prévus pour les 23, 28, 30 juin. C'est en mer Méditerranée que ces essais ont lieu. Alors que la Russie procède à des tests de missiles, l'Iran a mené sa première frappe balistique contre les positions de Daech et Consœur à Deir ez-Zor. Six missiles de type Zolfacar ont été tirés dimanche soir contre la ville d'al-Mayadin située dans la province de Deir ez-Zor, à l'est de la Syrie. Le Corps des gardiens de la Révolution islamique a annoncé avoir ainsi vengé le sang des martyrs du double attentat terroriste mené le 7 juin contre la capitale iranienne.
La frappe aérienne a d'ailleurs pris de court les sponsors des terroristes à commencer par Riyad qui a choisi de se taire et d'éviter toute réaction officielle. Quant à Israël, ses officiels y ont vu, plutôt, un message à l'adresse du monde qui devrait reconnaître "le poids et l'influence de l'Iran".
Une guerre des missiles Russie/États-Unis dans le ciel de la Syrie est parfaitement possible, guerre qui ne laissera pas indifférent l'Iran....