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"Trump porte de l'eau au moulin iranien" (National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La danse du sabre du président Trump à Riyad, en Arabie saoudite, le 19 mai 2017. ©RT

Comment Trump porte-t-il de l'eau au moulin des Iraniens ? La question peut paraître saugrenue mais elle est posée par National Interest qui répond de surcroît par l'affirmatif. 

"La coalition que cherche à créer l'Arabie saoudite contre l'Iran ne fera que fournir à ce dernier une plus grande latitude. La crise provoquée avec le Qatar donne à vrai dire un avant-goût de ce à quoi ressemblerait le Moyen-Orient, s'il venait à être placé sous la domination saoudienne. Riyad veut faire naître une Otan arabe, quitte à punir n'importe quel pays membre qui oserait lui désobéir."

Et l'article d'ajouter: "Cette Otan a pour vocation, celle d'isoler l'Iran mais la question est de savoir si elle a réellement une quelconque chance de succès. Avant même qu'elle naisse, cette coalition est sur le point d'éclater. A vrai dire, l'Iran est indomptable. L'Histoire nous l'a bien montré, tout effort allant dans le sens de maîtriser l'Iran a produit un effet inverse." 

National Interest poursuit:  "Trois événements annoncent l'échec par avance de toute tentative destinée à maîtriser l'Iran: la pérennité de l'alliance Iran/Syrie, l'aspect non idéologique mais bien stratégique de l'alliance syro-iranienne, l'expérience de la guerre qui a opposé dans les années 80 l’Irak à l’Iran. En ce qui concerne, l’alliance syro-iranienne, il faut le reconnaître, l’Iran est sorti la tête haute de cette épreuve. On se rappelle fort bien le début des années 80 quand l’Irak est entré en guerre contre l’Iran. A l’époque, l’Égypte, la Jordanie, l’Irak, soutenus par les États-Unis ont tout fait pour séparer le régime d'Assad père de Téhéran, mais ils n’ont pas réussi. Rien ne pourra ébranler l’alliance Syrie/Iran. C’est une alliance qui n’échouera pas quand bien même le conflit s’étendrait aux portes du Liban voisin."

La revue évoque par la suite un livre intitulé "Les dessous d’une alliance" signé Jubin Goodarzi, l’expert du Moyen-Orient à l’université de Genève. L’auteur affirme qu’à l’époque de la guerre Iran/Irak, Hafez Assad aurait refusé la somme de 2 milliards de dollars que lui avait offerte Riyad pour que la Syrie ouvre son territoire à un oléoduc transitant le pétrole irakien. C’est dire que l’alliance irano-syrienne a survécu à toutes les pressions économiques et militaires et qu’elle n’a cessé de se renforcer ces trois dernières décennies."

"En réalité l’Iran et la Syrie se voient à la première ligne de combat contre Israël. Ils sont tous deux encerclés dans un espace où les salafistes extrémistes se multiplient avec tout le risque que ces derniers représentent pour ces deux États.

Pour dire vrai, l’isolement auquel on a astreint l’Iran pendant sa guerre face à l’Irak s’est soldé par un élargissement du champ d’action iranien, une fois cette guerre terminée. Le chef de la diplomatie iranienne, Zarif nous l’a d’ailleurs bien rappelé en 2016 quand il nous a lancé: "Que voulez-vous ? L’anéantissement de l’Iran ? Pendant la guerre Irak-Iran, vous n’avez fait que défendre Saddam, vous avez bombardé l’Iran à coup de bombes chimiques et à l’époque, l’Iran n’avait rien pour se défendre". Depuis la fin de cette fameuse guerre, l’Iran n’a cessé d’étendre ses alliances stratégiques hors de la région du Moyen-Orient et de développer ses capacités de défense par ses propres moyens.

Partant de là, l’appel du président américain à Riyad où il a demandé l’isolement de l’Iran, ne sera suivi que d’une extension de l’influence iranienne. Les récents événements le prouvent: l’Otan arabe est condamnée à l’échec, de même que la coalition pro-saoudienne contre l’Iran. D’autant plus que la Russie et la Chine ne renonceront jamais, pour des raisons que chacun sait, à leur partenariat avec l’Iran."

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SOURCE: FRENCH PRESS TV