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Damas frappé : que risque Israël ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des sous-marins de poche de type Piranha (Archives).

Quelles que soient les considérations politiques de Moscou, l’axe de la Résistance ne restera pas les bras croisés face aux raids à répétition d’Israël et des États-Unis contre la Syrie. 

Les missiles israéliens tirés contre l’aéroport international de Damas dans la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 avril ont porté au grand jour une triple réalité : 

1. Cette attaque s’est produite quelques jours après la frappe US contre la base de Chayrat, ce qui prouve que les États-Unis et leurs alliés se sont lancés dans une nouvelle série de raids destinés à affaiblir la puissance aérienne de l’armée syrienne, leur objectif étant celui d’inverser la donne sur le champ de bataille et d’aider les « rebelles » à avoir le dessus. Une chose ne fait plus de doute au sein de l’état-major US et des régimes arabes : bien qu’équipés des armements les plus sophistiqués, les terroristes ont été incapables de s’imposer dans les combats. Les Américains et leurs alliés en ont même été à fournir des drones et des hélicoptères de combat aux « rebelles », sans que ces derniers puissent tourner la donne en leur faveur. Autant donc porter atteinte à la puissance de frappe de l’aviation syrienne et des forces armées de ce pays. 

2. Israël ne cesse de justifier ses frappes militaires contre la Syrie au nom du principe de prévention : il dit viser le réseau de trafic d’armes iraniennes à destination du Hezbollah. Mais la réalité est tout autre : cela fait près de six ans, depuis le début de la guerre en Syrie, qu’Israël cherche à étendre son emprise au Golan syrien qu’il occupe depuis 40 ans par terroristes interposés. Tous les moyens lui semblent d’ailleurs bons : la frappe balistique contre la Syrie, l’incitation de Trump à viser le sol syrien et le recours au prétexte « chimique » constituent quelques démarches déjà tentées par Tel-Aviv. 

3. La frappe de jeudi d’Israël contre la Syrie a violé le droit international. Elle a été certes dénoncée par l’Iran et la Russie, mais les réactions en sont restées là, ce qui ouvre grand les portes à de prochaines agressions d’Israël et des États-Unis contre le territoire syrien. Une question est désormais sur toutes les lèvres : jusqu’où ira la patience de Damas ? Et l’axe de la Résistance va-t-il tolérer ad vitam æternam la violation éhontée de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie ? 

Une chose est sûre : la Syrie d’Assad et ses alliés de la Résistance ne prendront pas définitivement leur mal en patience. L’État syrien dispose des arguments juridiques et légaux nécessaires pour vouloir agir contre Israël et ses alliés de la Résistance ne le laisseront pas seul face à l’assaut d’Israël et des USA. Sur la chaîne sud-américaine TeleSUR, Assad affirmait pas plus tard que jeudi son intention de négocier l’achat des batteries antimissiles les plus modernes pour faire face à toute éventuelle agression américano-israélienne : « La Syrie est en état de guerre avec Israël et il est tout naturel qu’elle soit dotée de ce genre de missiles. » 

Assad a reconnu négocier en ce moment même l’achat de missiles pour contrer la menace aérienne israélienne ou encore celle que présentent les missiles Tomahawk américains. Mais ce n’est pas tout. L’axe de la Résistance réserve aussi de « grandes surprises » aux ennemis de la Syrie : certaines sources citées par Sputnik affirment que la frappe US contre l’aérodrome de Homs a poussé « les Iraniens à mettre au service des sous-marins de catégorie “Piranha” ». Il s’agit des sous-marins de poche qui opèrent secrètement dans les eaux de la Méditerranée et qui sont parfaitement capables de contrer les missiles « Tomahawk » tirés par les Américains. Ils peuvent se rapprocher des côtes et sont presque impossibles à détecter, car ils sont minuscules.

Ce genre de projets devrait bien inquiéter Tel-Aviv, qui ne reçoit d’ailleurs plus le soutien qu’il souhaite de la part de Moscou dans la guerre qu’il mène depuis six ans contre la Syrie et ses alliés. Interrogé récemment par Fox News, le Premier ministre israélien avait accusé l’Iran de vouloir bâtir une base navale permanente en Méditerranée, accusation aussitôt démentie par les commandants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. Netanyahu avait reconnu n’avoir pas entendu la réponse qu’il souhaitait de la bouche de Poutine quand il a évoqué la perspective d’une « présence militaire permanente des Iraniens en Méditerranée » où est présente la sixième flotte US. Que signifie cette remarque ? Que la patience de l’État syrien a ses limites. Aussi bien au Golan occupé qu’en Méditerranée, Damas et ses alliés ont de quoi faire regretter aux agresseurs la folle décision qu’ils semblent avoir prise… Cette riposte pourrait bien se passer des S-400 russes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV