L’agence de presse turque Anadolu a publié, ce dimanche 23 avril, un article à propos des récentes destitutions et nominations au sein du cabinet saoudien.
Ce samedi 22 avril au soir, le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz a officiellement ordonné la formation d’une organisation chargée de la sécurité nationale et a remanié son cabinet.
L’une des destitutions les plus remarquables de ce remaniement fut celle du commandant de la force terrestre de l’armée et son remplacement par Fahad ben Turki, en raison des échecs en série qu’a subis l’Arabie saoudite au Yémen.
Anadolu se penche, dans ledit article, sur les objectifs du roi Salmane qui se cachent derrière ce remaniement :
« C’est par ce remaniement que Salmane tente de réorganiser ses forces pour combattre les Houthis et les forces pro-Saleh, après deux ans de guerre au Yémen. Non seulement Salmane a nommé Fahad ben Turki comme commandant de la force terrestre, mais en plus, il a fait verser deux mois de salaire supplémentaires sur les comptes des forces impliquées dans le conflit au Yémen. Ces décisions du monarque saoudien laissent penser que ce dernier veut changer de stratégie pour la troisième année de sa guerre au Yémen. Le coup de balai qu’il a donné à son cabinet s’explique par sa volonté d’en finir avec Ansarallah et Ali Abdallah Saleh.
Le général de division Fahad ben Turki assumait le commandement de plusieurs opérations militaires de la coalition pro-Riyad au Yémen, depuis le début de l’offensive Tempête décisive, en mars 2015.
En plus, il fut le commandant adjoint de la force terrestre et celui des unités des parachutistes et des forces spéciales.
Depuis le moment où l’Arabie saoudite a déclenché une guerre contre le Yémen jusqu’aujourd’hui où la guerre vient d’entrer dans sa troisième année, Fahad ben Turki se trouvait rarement à son bureau et il faisait preuve d’une présence active sur les fronts de combat au Yémen, en compagnie des commandants des mercenaires pro-Riyad. Fahad ben Turki s’est laissé voir, à plusieurs reprises, à Nehm, près de Sanaa, dans les régions frontalières et aussi sur les fronts de combat à Maarib et à Aden. Ce bilan laisse deviner qu’il aura désormais pour mission de réorganiser les forces saoudiennes, présentes sur les fronts le long des frontières.
Grâce à ses contacts permanents avec les commandants des mercenaires pro-Riyad au Yémen, le général de division Fahad ben Turki est capable de se mettre facilement au courant des conflits et des évolutions militaires. C’est bien Fahad ben Turki qui a toujours aidé les mercenaires d’Abd Rabbo Mansour Hadi, président démissionnaire yéménite, à ouvrir de nouveaux fronts contre les Houthis, dans la province de Saada afin qu’ils ne puissent pas prendre pour cible les positions de l’armée saoudienne sur le territoire saoudien.
Quatre jours avant sa nomination, Fahad ben Turki s’était entretenu avec le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al Nahyane, afin de discuter avec lui des conflits en cours au Yémen.
Il a également rencontré, à Riyad, Abd Rabbo Mansour Hadi avec qui il a parlé des évolutions militaires sur divers fronts de combat au Yémen. »
Anadolu indique que les membres de la coalition pro-Riyad examinent de nouvelles stratégies et des plans de substitution, dans l’espoir de remplir leurs objectifs au Yémen.
L’agence de presse turque ajoute que la nomination d’Ahmed al-Assiri en tant que chef adjoint du service de renseignement saoudien vient à l’appui de cette idée selon laquelle l’Arabie saoudite entend réorganiser ses forces au Yémen, car le service de renseignement saoudien joue un rôle majeur dans les opérations militaires de la coalition contre le Yémen.