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Vers une plus vaste coopération saoudo-britannique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Theresa May et le roi d’Arabie saoudite, le 5 avril 2017 à Riyad. ©AFP

Bien qu’il soit de notoriété publique que l’Arabie saoudite a commis des crimes de guerre au cours de l’agression contre le Yémen, la Grande-Bretagne continue de vendre des armements aux Saoud et insiste sur la poursuite de la coopération avec eux dans le domaine du renseignement.

Selon Fars News, la Première ministre britannique Theresa May a récemment effectué des visites en Jordanie et en Arabie saoudite, des pays impliqués, tous les deux, dans le conflit en Syrie et dont l’un est particulièrement focalisé sur la guerre contre le Yémen.

Dans le même temps, des rapports font état de la présence des forces britanniques pour entraîner les militaires jordaniens dans la région. Or, le nord de la Jordanie, près de la frontière syrienne, accueille une cellule d’opération où se trouvent des forces arabo-occidentales, surtout américaines, chargées de soutenir les groupes armés en Syrie.

Le roi Abdallah II de Jordanie discute avec la Première ministre britannique Theresa May alors qu’ils visitent une base militaire dans la banlieue d’Amman. ©AFP 

Par ailleurs, le gouvernement britannique a annoncé que dans la période post-Brexit, Londres s’investirait davantage dans le commerce d’équipements militaires avec d’autres pays.

Le communiqué du 10 Downing Street précise que le Royaume-Uni va aider l’Arabie saoudite à réformer son ministère de la Défense et à établir un dialogue pour amorcer des coopérations militaires et en termes de renseignement entre les deux pays. Or, des organisations des droits de l’homme ont plus d’une fois mis en garde contre le massacre des civils yéménites par la coalition pro-Riyad avec des armes achetées non seulement aux Américains, mais aussi et surtout aux Britanniques, le Royaume-Uni étant le principal fournisseur d’armes à Riyad depuis le début de la guerre en mars 2015.

À l’intérieur du Royaume-Uni, cette attitude a provoqué la protestation des opposants au commerce d’armes, dont fait partie le chef du principal parti d’opposition, le Labour. « Puisque l’Arabie saoudite commet des crimes contre l’humanité, en utilisant des armes “made in UK” dans la guerre contre le Yémen, au mépris des lois internationales, Londres doit immédiatement stopper la vente d’armes au royaume saoudien », disent les détracteurs.

Pour sa part, le gouvernement britannique s’est contenté de promettre qu’il examinerait avec Riyad la question de la violation des lois internationales. Et le ministère britannique de la Défense, bien qu’il ait reconnu que l’aviation saoudienne a utilisé des bombes à sous-munitions, a annoncé qu’il n’y avait pas encore suffisamment de preuves sur les violations des droits de l’homme dans l’agression saoudienne contre le Yémen. Le Foreign Office britannique aussi avait soutenu le commerce d’armes avec Riyad, en arguant : « Même si le Royaume-Uni arrête de vendre des armes à l’Arabie saoudite, un autre pays le fera. »

De récents rapports disent que deux tiers des armements achetés depuis 2010 par les pays du Moyen-Orient venaient de Grande-Bretagne, et ajoutent entre autres que l’Arabie saoudite a été le premier client de bombes, de missiles et de chasseurs britanniques. À cela s’ajoutent les formations militaires offertes par le Royaume-Uni à l’armée de l’air saoudienne dans le cadre, toujours, de la guerre au Yémen.

Plus curieux encore : en décembre 2016, à Manama, lors de la réunion du Conseil de coopération du golfe Persique à laquelle elle assistait en tant que premier chef du gouvernement britannique à participer à une telle réunion du CCGP, Mme May a affirmé que les antécédents des pays arabes riverains du golfe Persique ne devaient pas entraver le renforcement des liens commerciaux entre ces derniers et Londres. Or, sa présence, même, à une réunion des pays « violateurs des droits de l’homme », pour reprendre les termes exacts des détracteurs, avait, à elle seule, provoqué des contestations.

Tout cela devrait nous éclairer sur l’attitude du Royaume-Uni. Il prétend défendre les droits de l’homme et en abuse, si nécessaire, pour réprimer d’autres pays. C’est avec une telle logique que Londres continue la vente d’armements à des pays connus pour leur violation patente des droits de l’homme, à la tête desquels l’Arabie saoudite, et est devenu, ainsi, complice des crimes saoudiens contre le peuple sans défense yéménite.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV