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S'emparer de Raqqa, "pas une partie de plaisir"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des forces US près de l'aéroport de Tabqa. ©UPI.com

DEBKAfile, le site proche des milieux du renseignement de l'armée israélienne met en cause la fiabilité du scénario américain préparé pour Raqqa. Le site confirme l'entrée mardi dernier d'un " grand convoi " dans la banlieue de Raqqa, " un convoi composé de camions immatriculés au Kurdistan irakien et bourrés d'armes et de munitions". 

Selon DEBKAfile, ce convoi aurait franchi les frontières du Kurdistan irakien avant de débarquer sur le sol syrien. En effet, il y a une dizaine de jours, les forces américaines se sont emparées à l'aide des Kurdes d'un aéroport militaire proche de Raqqa, "Tabqa", depuis où ils ont héliporté une grande quantité d'armes et de munitions. L'arsenal compte outre les armes lourdes, des pièces d'artillerie avec quoi Washington envisage d'armer les Kurdes des FDS, ajoute le site qui poursuit : Les FDS (Force Démocratique syrienne) comptent dans leurs rangs entre 50.000 à 60.000 combattants. Ces derniers ont déjà fait partie ou bien des Peshmergas kurdes ou bien des tribus arabes du nord de la Syrie.

Après avoir fourni ces explications, le site revient sur la situation que connaît actuellement l'armée turque : " Ce déploiement intervient trois jours après l'annonce officielle par Ankara de ses opérations militaires dans le nord de la Syrie, opérations baptisées " Bouclier de l'Euphrate". Le site remet en doute "le succès" des opérations militaires turques dans le nord de la Syrie où Ankara prétend avoir conquis "une zone de 6000 km² " : À vrai dire, l'armée turque n'a pas réussi à atteindre son triple objectif consistant à créer une zone tampon dans le nord de la Syrie car après avoir pris Jarablos et al-Bab, elle s'est arrêtée net aux portes de Manbij, une ville qu'occupent les Kurdes syriens et qu'ils ne veulent à aucun prix perdre. Pour DEBKAfile, l'annonce de la fin de l'offensive " Bouclier de l'Euphrate" par la Turquie, bien que les "Turcs soient parfaitement conscients de leur défaite" comporte un double message destiné à la fois à la Russie et aux États-Unis. La Turquie finit en quelque sorte par se résigner car aussi bien la Russie que les États-Unis lui avaient demandé de cesser ses opérations dans le nord syrien.

Le site laisse ainsi supposer que les Américains et les Russes auraient fait leur choix : ils ont opté pour les Kurdes plutôt que pour la Turquie. Les observateurs politiques et militaires disent que les Américains envisagent de faire de Raqqa, leur plus grand centre de commandement au Moyen-Orient et c’est sur les Kurdes qu'ils comptent pour ériger leur base militaire au cœur de la Syrie. Pourtant, DEBKAfile contredit par la suite les prévisions américaines : Les officiers US disent n'avoir besoin que de 15.000 soldats pour achever en bonne et due forme leur mission. C'est là un excès d'optimisme car sans les unités blindées, la conquête de Raqqa à la seule appuie de l'aviation, relève de l'impossible. Les blindés qui viennent du Kurdistan irakien vers la Syrie sont peu nombreux pour mener à terme une opération aussi compliquée que celle de Raqqa. 

L'analyse du site israélien est en réalité un aveu : Daech étant une création des services secrets israélo-américains, c'est en effet contre l'armée syrienne et ses alliés que " les unités blindées US " mentionnées par Israël devront se battre. Les Américains semblent ainsi répéter l'erreur qu'ils ont commis en Irak et en Afghanistan. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV