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L'Iran, "plus grande menace pour les USA"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le général Joseph Votel, commandant en chef du Central Command (CENTCOM) pour la région du Moyen-Orient (Archives)

Les États-Unis devraient envisager d'utiliser des «moyens militaires» contre l'Iran, selon le général de l'armée américaine Joseph Votel qui qualifie Téhéran de « plus grande menace à long terme pour la stabilité» au Moyen-Orient.

Votel, qui dirige le Commandement central américain (CENTCOM), a fait ces remarques sans précédent et à la limite d'une déclaration de guerre devant le Comité des services armés du Sénat mercredi. Votel est chargé de diriger les guerres américaines en Asie centrale et au Moyen-Orient. Plus de 80 000 soldats américains sont stationnés dans la région sous le commandement de Votel.

 

Une école à Mossoul bombardée en mars 2017 par les USA, raid faisant plus de 200 morts ©Fars

Évoquant une à une, les actions de "l'axe de la Résistance" contre l'hégémonie américaine dans la région, Votel s'en est violemment pris à la Force de Mobilisation populaire en Irak, forces composées de chiites et de sunnites et qui se sont distinguées par de fulgurants succès militaires contre les terroristes de Daech à l'ouest de Mossoul, et ce, malgré tous les obstacles dressés par les États-Unis et leurs alliés. Pour Votel, "les Hachd al-Chaabi cherchent à étendre leur influence en Irak via des canaux militaires et politiques" et " leur participation aux opérations pour la libération de Mossoul créerait de nouveaux défis". 

Raid aérien de la coalition saoudienne contre le Yémen a fait plus de 12 000 morts depuis 2015 ©Fars

Votel n'a évidemment pas expliqué pourquoi une des composantes des forces armées nationales irakiennes ( Hachd al-Chaabi) ne puisse pas opérer sur l'ensemble du territoire national, y compris Mossoul, alors que l'Irak est pleinement engagé dans la guerre contre Daech, un Daech qui est parvenu à s'emparer de Mossoul en 2014, faute d'aide militaire US à l'armée irakienne.

Votel a accusé l'Iran d'avoir adopté " une politique dévastatrice" au Moyen-Orient en oubliant au passage d'évoquer le cas du Yémen, un pays tombé à 90% en ruine, et où 7 millions de personnes souffrent de famine, et tout cela pour cause du soutien US à l'agression militaire saoudienne contre ce pays.

Les États-Unis ont d'ailleurs récemment annoncé leur engagement militaire directement au Yémen au profit de l'agresseur saoudien, ce qui risque d'alourdir le bilan des pertes de trois années de guerre encore davantage, l'actuel bilan étant de plus de 12 000 morts et près de 4 0000 blessés.

Le général a révélé dans une autre partie de son discours son inquiétude de voir les Irakiens vaincre Daech dans un proche avenir et dit : " Washington devra faire attention : une fois Daech vaincu, l'Iran pourrait tourner les yeux vers notre personnel et notre présence militaire dans la région". Le réquisitoire anti iranien de Votel a aussi visé l'accord nucléaire :

Après la signature de l’accord nucléaire, l’Iran n’a pas changé d’attitude , selon Votel qui a qualifié la résistance iranienne à l’hégémonie US en Irak, en Syrie, au Liban, à Gaza, de « tentative hégémonique ».

 

Des armes US aux mains des terroristes d'Al Nosra ©Al Manar

« L’accord nucléaire a permis de mettre un bémol au moins pendant quelques années à l’une des menaces iraniennes (nucléaire, NDLR), mais d’autres menaces persistent, celle des missiles iraniens, d’activités cybernétiques, la marine iranienne, le Corps des gardiens de la Révolution islamique et tous les groupes affiliés à l’Iran ».

Selon Votel la RII présente « la plus grande menace à long terme pour les intérêts des États-Unis », ce qui demande que les Américains fassent tout pour « perturber l’ordre iranien ».

Le casus belli lancé par Votel à l’adresse de l’Iran intervient quelques jours après un raid meurtrier contre une école à Mossoul qui a fait plus de 200 morts et alors que les États-Unis viennent de déployer des forces militaires en Syrie et plus précisément à Raqqa au détriment d’une trêve instaurée par la Russie et l’Iran, en Syrie qui aurait pu aboutir à la paix.

Au Yémen, ce que Votel qualifie de « tentative hégémonique de l’Iran » est en effet le soutien moral apporté à un peuple qui se fait massacrer de la pire des manières, mais qui résiste, les mains vides, à une guerre visant à s’emparer de ses richesses géostratégiques et nationales. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV