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Une confrontation militaire avec Téhéran n'est pas à écarter, mais...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Trump n'ira sûrement pas oublier l'Iran dans ce grand jeu d'échecs que lui offre le Moyen-Orient. Mais quels sont ses atouts? (Photo d'archives)

The American Conservative, revue américaine d'opinion mensuelle revient sur la confrontation militaire qui pourrait avoir lieu entre l'Iran et les États-Unis dans le golfe Persique et les dangers qu'une telle perspective pourrait contenir.

Elle écrit: au bout de plusieurs semaines de guerre verbale contre l'Iran, Trump est allé jusqu'à traiter l'Iran de "premier État soutenant le terrorisme", il semble que ce dernier ait fini par mettre de l'eau dans son vin. Trump prône de toute évidence pour une désescalade avec l'Iran. Cependant des milieux politiques à Washington suivent très attentivement les impacts des déclarations intempestives de Trump au Moyen-Orient. Plus de 50 jours après son investiture, les contours de la politique moyen-orientale de Trump restent flous. Le volet iranien de cette politique reste lui aussi entouré d'un halo de mystère.

Tout comme ses prédécesseurs,  Trump dit avoir toutes les options sur la table face aux Iraniens. Mais est-ce vrai? Des signaux se multiplient qui permettent aux analystes de prévoir les prochaines démarches de Trump au Moyen-Orient, mais aussi les limites auxquelles il se trouve confronté.

Primo, les Kurdes du nord de la Syrie, soutenus par les USA ont cédé volontairement le contrôle d'une grande partie des régions qu'ils contrôlaient pour éviter tout affrontement avec la Turquie, autre allié des États-Unis et membre de l'OTAN. Jusqu'ici Washington s'oppose à une participation turque à la bataille pour la reprise de Raqqa. 

Secundo, de très vifs combats se déroulent pour libérer la ville de Mossoul. La moitié des régions de l'ouest de la ville a été libérée en moins de 20 jours et par les forces populaires irakiennes. Bagdad et les forces chiites des Hachd al-Chaabi mènent en ce moment les combats et tout le monde sait que ces forces-là sont très proches de l'Iran.

Tertio, au Yémen, les signaux d'alerte se multiplient dans la presse et les médias et qui évoquent toutes les erreurs militaires des États-Unis. Un déluge de bombes américaines vise les terroristes d'al-Qaïda. Les Américains se sont donc directement engagés militairement au Yémen. Est-ce dans leurs intérêts? Pas forcément. Les Émirats ont récemment appelé Riyad à cesser de soutenir le président démissionnaire Hadi, c'est-à-dire qu'au Yémen,  Riyad a perdu face aux Houthis et ce n'est réellement pas le moment de s'engager dans la guerre.
Depuis qu'il est entré en fonction, Trump, tout comme Obama, n'a pas perdu son temps au Moyen-Orient. Et pourtant, tous les plans que concocte Washington dans la région semblent profiter d'une manière ou d'une autre à l'Iran au détriment de Riyad et d'Ankara soit les alliés de Washington.

Cela dit, l'indifférence apparente de Trump au Moyen-Orient ne devrait tromper personne. C'est un début en douceur. Trump n'ira sûrement pas oublier l'Iran dans ce grand jeu d'échecs que lui offre le Moyen-Orient. Mais quels sont ses atouts? Il tentera d’approcher de Moscou et de Pékin pour mettre sous pression Téhéran, leur allié. Il y a aussi l'idée d'une OTAN arabo-israélienne ou encore celle du rapprochement américain avec Assad pour contrer l'Iran.

Mais toutes ces idées restent pour le moment au stade d'idée et leur réalisation demeure trop aléatoire.  Une confrontation directe avec l'Iran coûtera trop cher et le businessman Trump regrette toujours les 6 milliards de dollars dépensés en différentes guerres ces 16 dernières années au Moyen-Orient. 

Plus de guerres dans la région mettront Trump face aux États avec qui le milliardaire préfère plutôt de commercer que de guerroyer.

Mais l'entourage de Trump est rempli d'anti-iraniens. Son secrétaire à la Défense est un ennemi juré de l'Iran. Le "chien enragé" qu'est le général Mattis a même tenté de donner l'ordre d'assaut contre les bâtiments iraniens dans le golfe Persique.

Aussi le moindre agissement pourrait-il déclencher un véritable conflit militaire entre l'Iran et les États-Unis. Mais l'Iran n'est pas un petit pays à la solde des "Grands". Il s’est aguerri au terme de huit ans de guerre contre Saddam, Saddam que soutenait le monde entier...et puis c'est une puissance militaire qui possède des capacités insoupçonnées.  Bref, le fait de vouloir le combattre militairement est loin d'être une simple promenade de santé.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV