Le candidat Les Républicains à la présidentielle française, François Fillon a accusé dimanche François Hollande de rompre "de manière flagrante la solidarité européenne" en autorisant la tenue dimanche à Metz d'un meeting électoral en présence du ministre turc des Affaires étrangères.
"Il est évident qu'une position commune aurait dû prévaloir pour gérer les demandes turques. Le gouvernement français aurait dû empêcher la tenue de ce meeting" explique M. Fillon dans un communiqué. "Le ministre turc était aussitôt accueilli en France avec empressement par le gouvernement de François Hollande", écrit François Fillon pour qui "cette affaire a été mal gérée de bout en bout".
"En agissant ainsi François Hollande rompt de manière flagrante la solidarité européenne. De plus, deux de nos plus proches alliés, l'Allemagne et les Pays-Bas, ont été publiquement insultés de façon inqualifiable par les dirigeants turcs", poursuit le candidat de la droite.
"La Turquie n'a aucune place au sein de l'Union européenne", a-t-il renchéri.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a souligné qu'il n'existait aucune restriction pour la tenue d'un tel rassemblement, car selon ses propres termes ce meeting n'a laissé aucun impact dans la vie politique de la France.
Ayrault a appelé de son côté à «l'apaisement».
«Il est indispensable de faire preuve de responsabilité et d'éviter les polémiques inutiles», a-t-il ajouté en invitant «les autorités turques à éviter les excès et les provocations».
Les tensions sont montées d'un cran samedi entre la Turquie et les Pays-Bas après la décision des autorités néerlandaises de refouler deux ministres turcs, dont le chef de la diplomatie, Mevlut Cavusoglu, qui voulaient faire campagne auprès de la diaspora turque en vue du référendum constitutionnel du 16 avril. Cette décision a été dénoncée par le président turc qui a accusé La Haye d'entretenir des "vestiges du nazisme".
Avec AFP et Reuters