« Face à l’Iran, Washington devra renoncer à son langage menaçant », a déclaré John Limbert.
John Limbert, l’ancien sous-secrétaire d'État américain pour l'Iran au bureau des Affaires du Proche-Orient du département d'État, a fait des propositions, jeudi 2 mars, à Donald Trump pour l’aider à « traiter un Iran difficile ».
Dans un article du même nom, publié sur le site web « The Cipher Brief », John Limbert a rappelé les différentes stratégies qu’avaient adoptées les anciens présidents des États-Unis face à l’Iran, depuis 1979.
« Toute stratégie, visant soit à interagir avec l’Iran, soit à maîtriser ce pays, a échoué jusqu’ici. Avant d’adopter une nouvelle politique vis-à-vis de l’Iran, il faut que Washington fixe son objectif sans lequel il n’aura aucun critère pour évaluer ses acquis ».
John Limbert a ensuite dénoncé les analystes qui accusent l’Iran de « représenter une menace », disant qu’il fallait renoncer à la chimère ou aux inutiles fanfaronnades hystériques.
« Certains de nos collègues auprès de l’armée s’intéressent à qualifier l’Iran de « dangereux » et certains d’autres ne cessent de parler du « comportement » des Iraniens. Comme si les Iraniens étaient des enfants ayant des troubles du comportement ».
Sans faire directement allusion à son nom, l’ancien responsable américain a dénoncé les récentes déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a accusé l’Iran de vouloir mettre sur pied un « nouvel empire perse ».
« Il est stupide d’accuser l’Iran de vouloir former un « nouvel empire perse ». Cette idée met en cause les informations de celui qui la présente, en matière d’Histoire. Il faut que nous soyons réalistes quant aux pressions que nous pouvons faire sur l’Iran car ce dernier vit depuis plus de 35 ans avec des sanctions et des reproches provenant des États-Unis et il sait très bien comment faire face à ces difficultés. Les Iraniens savent bel et bien comment riposter face à un pays qualifié d’ennemi. Ils sont bien expérimentés dans ce domaine. Si nous avons pour objectif de discréditer le discours anti-américain de Téhéran, nous ferions mieux de renoncer à notre langage de menace et commencer à parler des « intérêts communs » et du « respect mutuel » car un tel vocabulaire ne sera pas toléré par l’Iran qui voit en Amérique, une arrogance mondiale qui poussera Téhéran à riposter », a-t-il conclu.