Le ministre iranien des Affaires étrangères a accordé, vendredi 17 février, une interview à Christiane Amanpour, journaliste britannico-iranienne de la chaîne d’information CNN en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Lors de cette interview, Mohammad Javad Zarif a déclaré que l’accord nucléaire, signé entre l’Iran et les 5+1, persisterait et serait entièrement honoré malgré les tapages médiatiques de l'administration Trump.
« L’accord nucléaire est fondé sur un consensus international qui ne peut pas permettre l’effondrement de ce document, qui est le fruit de deux ans de négociations. Je suis d’avis que toutes les parties, dont les experts aux États-Unis, savent bel et bien qu’il s’agit du meilleur accord possible non seulement pour l’Iran et les États-Unis, mais aussi pour tous les autres signataires. La signature de cet accord signifie que la diplomatie l’emporte sur l’imposition. Aujourd’hui, la contrainte ne fait plus effet. Les sanctions sont loin de faire reculer l’Iran. Toutes les parties qui ont déjà travaillé avec l’Iran savent que nous ne proférons en aucun cas des menaces et que nous prônons , le langage du respect. L’administration Obama a eu beau tenter d’avoir recours aux sanctions économiques pour restreindre le programme nucléaire, mais le nombre de nos centrifugeuses a été multiplié par dix à cette époque-là. Obama s’est assis à la table du dialogue parce que les sanctions avaient déjà échoué ».
Les États-Unis, créateurs de Daech
Le chef de la diplomatie iranienne s'est ensuite exprimé sur le dossier de la Syrie et l’origine du groupe terroriste Daech.
« L’occupation de l'Irak par les États-Unis était à l’origine de l’émergence du groupe terroriste Daech. Le cessez-le-feu national qui est entré en vigueur en Syrie, à la fin de l’année dernière, sous la médiation de la Russie et de la Turquie, était en grande partie une réussite mais l’envoi des soldats américains en Syrie avec pour objectif la lutte contre Daech, a mis le feu aux poudres. En effet, la présence des forces étrangères en Syrie était un bon prétexte aux extrémistes et leur a permis de recruter de nouveaux éléments parmi les jeunes ».
Mohammad Javad Zarif a dénoncé les politiques pour le Moyen-Orient des ancienne et actuelle administrations américaines ainsi que le soutien qu’apporte Washington aux opposants au gouvernement syrien.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté que les combattants du Hezbollah s’étaient installés en Syrie sur la demande du président Bachar Al-Assad afin d’aider l’armée régulière à combattre le groupe terroriste Daech et d’autres groupes terroristes.
Il a souligné que les opérations des terroristes en Syrie représentaient une menace sérieuse pour tout le monde.
Décret contradictoire de Trump
Pour Mohammad Javad Zarif, le décret de Donald Trump, interdisant l’immigration depuis sept pays majoritairement musulmans aux États-Unis, constitue une « insulte pour toute la nation iranienne ».
« Dans tous les attentats terroristes commis jusqu’à présent, vous ne pourrez trouver ne fût-ce qu’un seul ressortissant iranien qui ait commis un attentat contre les Américains ».
Rappelant que la République islamique d’Iran avait déjà condamné l’attentat du 11 septembre 2001 aux États-Unis, M. Zarif a ajouté que les ressortissants iraniens vivant sur le sol américain comptaient parmi les migrants les plus brillants.