Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, dit ne plus se faire d’illusions sur la normalisation rapide des relations entre Moscou et Washington, surtout depuis l’entrée en fonction du nouveau président américain Donald Trump.
Cette déception va à l’encontre de la réaction des autres autorités russes qui s’étaient réjouies de l’élection de Trump et émis l’espoir d’une amélioration des relations russo-américaines.
Dans une allocution au Parlement, Lavrov a déclaré que Moscou ne s’attendait pas à ce que ses relations reprennent de si tôt avec Washington.
Les relations entre les deux pays sont tendues depuis que les États-Unis accusent la Russie d’avoir influencé le résultat de l’élection américaine de novembre dernier par le biais de cyberattaques, au détriment de Hillary Clinton. Par la suite, la Maison Blanche a ordonné l’expulsion de 35 diplomates russes de Washington et San Francisco, la fermeture de deux bureaux de renseignement russes à New York et dans le Maryland et la mise en vigueur de sanctions contre plusieurs organisations et personnalités russes.
Vladimir Poutine avait par la suite annoncé qu’aucun diplomate américain ne serait expulsé de Russie, dans l’attente de la mise en fonction du nouveau président Donald Trump.
Renforcement de l’axe Russie-Iran-Turquie
Paradoxalement, la coopération entre la Russie, l’Iran, la Turquie et d’autres pays de la région est en plein essor. Selon la déclaration finale du sommet d’Astana qui s’est tenu du 23 au 24 janvier, les trois pays se sont accordés sur une supervision tripartite du cessez-le-feu en Syrie. « Nous essayons de promouvoir notre coopération pour venir à bout du conflit en Syrie. Grâce aux coordinations effectuées par les instances militaires, nous avons réussi à délivrer Alep du joug des extrémistes et de mettre en application l’accord du 29 septembre dernier sur l’arrêt des combats », a affirmé M. Lavrov.
La Russie, l’Iran et la Turquie sont arrivés en décembre dernier à un accord sur les modalités de l’évacuation des rebelles et des groupes terroristes de l’Est d’Alep. Depuis le 30 décembre 2016, un cessez-le-feu général a été instauré en Syrie avec le soutien de l’ONU.
Le projet de Constitution pour la Syrie préparé par la Russie prend en considération les intérêts aussi bien du gouvernement de Damas que des groupes d’opposition et des acteurs régionaux.
La rencontre entre les représentants des groupes armés et la délégation de Damas dans la capitale du Kazakhstan a permis d’ouvrir une nouvelle étape des interactions pour arriver à une sortie de crise politique. Elle a eu lieu dans le cadre des négociations de paix en Syrie parrainées par l’Iran, la Russie et la Turquie.