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Le Liban fera-t-il la médiation entre l’Iran et l’Arabie saoudite ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Liban, pourrait-il faire la médiation entre l'Iran et l'Arabie saoudite ?

Le nouveau président libanais pourrait faire la médiation entre Téhéran et Riyad, lors de sa visite imminente en Arabie saoudite.

L’atmosphère actuelle au Liban, la sécurité qui y règne, la stabilisation de la situation politique, et ce, grâce aux efforts des forces de sécurité et de l’armée libanaise, laissent espérer que ce pays parcoure un trajet différent de celui déjà traversé par ses voisins.  

Selon le site web libanais Elnashra, « ce que le Liban désire est le rétablissement des relations amicales avec ses voisins, excepté Israël dont l’hostilité n’est plus cachée à personne ».

« L’ex-président libanais, Michel Sleiman, parlait souvent du rapprochement des pays arabes. Mais les choses se déroulaient autrement à son époque : l’Arabie saoudite avait une influence grandissante dans certains pays arabes, la Syrie ne souffrait pas d’une crise dévastatrice et Michel Sleiman, lui-même, était reconnu par toutes les parties.

Aujourd’hui, l’actuel président libanais, Michel Aoun, ne fait pas une telle proposition et n’entend pas jouer au médiateur entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Cependant, il existe des parties qui voudraient lui attribuer un tel rôle, intentionnellement ou non. Elles suggèrent que Michel Aoun discutera, au cours de sa visite à Riyad, prévue les 9 et 10 janvier, d’une normalisation entre Téhéran et Riyad. Ceux qui veulent attribuer, intentionnellement au Liban le rôle de médiateur, visent à faire brouiller les relations entre le Liban et l’Arabie saoudite en suggérant que le Liban serait un élément pro-iranien dans cette affaire de médiation. Et ceux qui veulent attribuer involontairement au Liban ce rôle de médiateur, souffrent de précision et de connaissance politique dans leurs spéculations.

Cela va de soi qu’aucun rôle de médiation ne peut être considéré pour Beyrouth à l’heure actuelle. Pourquoi ? Premièrement, parce que l’Arabie saoudite se croit un acteur principal de la scène politique de la région. Elle ne peut donc pas accepter que sa politique régionale soit dictée par le Liban. En outre, l’Arabie saoudite verra même une insulte dans une telle médiation. Les Iraniens, eux aussi, ne s’y soumettront pas. L’Iran compte parmi les principaux acteurs de la scène politique du Liban. Aujourd’hui, l’Iran s’est transformé en un acteur de premier plan au Moyen-Orient, un acteur aux atouts multiples, qui joue un rôle important dans l’alliance tripartite Iran-Russie-Turquie ayant pour mission de régler la crise en Syrie. Du coup, il est normal qu’il n’accepte pas la médiation du Liban pour s’approcher de l’Arabie saoudite.

Le Liban ne sera pas en mesure de rapprocher l’Iran à l’Arabie saoudite, mais il ne faut pas sous-estimer l’importance du rôle de Beyrouth sur l’échiquier régional. »

  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV