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La terrible année 2016 pour l’Arabie saoudite

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, roi de l'Arabie saoudite. ©Tasnim

« 2016 s’est annoncé une année bien difficile pour l’Arabie saoudite qui n’a cessé de cumuler des échecs, les uns plus cuisants que les autres », selon le quotidien al-Akhbar.  

Le quotidien libanais al-Akhbar a fait jeudi 29 décembre le bilan des défaites subies par l’Arabie saoudite en 2016 : 

« 2016 touche à sa fin mais l’Arabie saoudite ne pourra jamais oublier les jours difficiles qu’elle a vécus tout au long de cette année, notamment au Yémen où  aucun de ses objectifs n'est atteint ni sur le plan militaire, ni sur le plan diplomatique. Une riche monarchie pétrolière comme l’Arabie saoudite n'a rien trouvé de mieux que de se constituer un immense arsenal militaire avec l'argent du pétrole mais au Yémen, Riyad a perdu plus que ces fonds partis en achat de chars et de navires de guerre. Pour s'accaparer du Yémen et de ses richesses, l'Arabie saoudite s'est mise à soudoyer les pays comme le Soudan qui a fini par changer de camp. Mais 21 mois après le début de l'agression  contre le Yémen, l’Arabie saoudite en est toujours à la case départ. Aucun de ses objectifs n'est réalisé : ni le retour d’Abd Rabbo Mansour Hadi au pouvoir, ni le désarmement du mouvement d’Ansarallah, ni la destruction de la puissance balistique de l’armée yéménite.

L'article poursuit:

Pire, les villes frontalières saoudiennes sont, de plus en plus, exposées aux tirs de missiles d’Ansarallah et les combats se déroulent désormais sur le sol saoudien. A y voir de près, l'agression saoudienne s'est tournée contre Riyad, et s'est transformée en un facteur d’érosion qui grignote  l’économie saoudienne dans la conjoncture où les cours de brut continuent de chuter. Sur le plan politique, Riyad est arrivé à une conclusion : sa coalition ne fait pas de poids avec une poignée d’officiers et de miliciens qui agissent par appât du gain et qui est défaite face à l'armée yéménite et une force de mobilisation populaire, qui s'est mobilisée pour défendre, les mains vides, la souveraineté de son pays. Politiquement parlant, ces mêmes Yéménites sont parvenus à mettre sur pied un gouvernement de salut national, une victoire d'envergure contre Riyad et ses agents inféodés. Et par-dessus le marché, la guerre contre le Yémen coûte trop chère à une Arabie saoudite qui a fondé sa diplomatie sur le pot-de-vin et les tentatives de soudoiement. 

La défaite des politiques de l’Arabie saoudite en Irak et en Syrie s’ajoute à ce terrible bilan au Yémen et les problèmes auxquels a fait face Riyad en 2016 promettent un 2017 encore plus tendu pour cette monarchie pétrolière ».

Le journal s'interroge ensuite sur l'obstination de Riyad à poursuivre sa guerre contre le Yémen et se réfère à un expert de la question pour en savoir la réponse. 

Par ailleurs, Hamid Rezq, expert politique yéménite, a déclaré que l’Arabie saoudite ne pourrait pas mettre un terme à son offensive contre le Yémen par crainte d’une insurrection intérieure des groupes takfiristes.  

Hamid Rezq, expert politique yéménite. ©Tasnim

Il a ajouté que l’Arabie saoudite avait pour objectif de briser l’unité des Yéménites, dans le nord et dans le sud, et d’affaiblir ce pays aux immenses ressources énergétiques et à l'emplacement géostratégique.

Pour renforcer son argument, Hamid Rezq a ensuite expliqué que les Saoudiens avaient confié les régions qu’ils occupaient dans le sud du Yémen à Daech et à d'autres groupes takfiristes, l'objectif étant de déstabiliser indéfiniment le Yémen et préparer le terrain à son démembrement. 

 

 

 

  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV