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Yémen: Israël et Bab el-Mandeb

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'ex-général saoudien, Anouar Eshqi rencontre l'Israélien Doré Gold à Tel-Aviv.(Archives)

Depuis que Riyad a lancé une offensive d’envergure contre la population yéménite, une chose ne fait plus de doute : Israël est l’allié de Riyad. Des informations fiables attestent de la présence de chasseurs israéliens qui bombardent les villes et villages yéménites avec autant d’atrocité qu’ils bombarderaient Gaza. Mais que cherche Israël au Yémen ?

Interrogé par Fars News, Mohamad Abdel Rahman Ghassim, analyste yéménite revient sur l’extrême appétit de Riyad pour le détroit de Bab el-Mandeb et surtout pour un point très particulier de cette région à savoir l’île de Miyon. Cette île est qualifiée de « trésor enfoui » et de « clé » du détroit en question. C’est une île qui occupe une position stratégique, car elle relie le détroit d’Hormuz au canal de Suez. En outre, la mer Rouge, la mer d’Oman et le golfe d’Aden sont reliés à l’océan Indien via cette même île. Quiconque parvient à en prendre le contrôle pourra contrôler le transit de 45 % du pétrole du monde. 

En ce sens, toute menace contre l’île de Miyon n’affecte pas seulement les intérêts yéménites, mais aussi ceux de l’Égypte et des pays arabes comme l’Égypte ou ceux du golfe Persique ou de la Corne de l’Afrique. Cela pourra même menacer le transit de l’énergie mondiale. 

Sous le président démissionnaire Hadi, cette île s’est transformée en un lieu de trafic d’armes et de stupéfiants. Depuis le début de la guerre, l’Arabie saoudite et les Émirats cherchent à en prendre le contrôle. Mais c’est uniquement pour l’appât du gain que ces deux pays agissent. En s’emparant des îles situées en mer Rouge, les Émirats et l’Arabie saoudite visent surtout à mettre sous pression politique, économique et sécuritaire l’Égypte. Ces deux pays envisagent de construire des bases d’entraînement de terroristes sur des îles yéménites et c’est de là qu’ils comptent envoyer des terroristes au Yémen, en Égypte ou ailleurs. Cela permettra à Riyad de faire traîner pour longtemps la saga qu’est celle de Daech. 

L’analyste yéménite évoque aussi la présence d’une base de renseignement sur l’île de Miyon où sont présents les officiers de renseignements britanniques, français, américains et émiratis. Zaqar, une autre île yéménite près de Bab el-Mandeb s’est transformée en un lieu de formation et d’entraînement des agents de renseignements émiratis. Les Français sont eux aussi présents, mais sur l’île de Hanish, un district d’al-Hudaydah. Ils y travaillent en coopération avec les Saoudiens.

Mais parmi tous les pays qui manœuvrent au Yémen, il y en a un dont on parle peu, mais qui convoite le plus le détroit de Bab el-Mandeb : Israël.  

La guerre de 1973 des Arabes contre Israël qui s’est traduite entre autres par la fermeture du détroit de Bab el-Mandeb, a coûté trop cher à Israël. C’est partant de cette expérience que les Saoudiens et leurs alliés israéliens veulent faire de l’île de Miyon une base militaire permanente. L’ex-officier saoudien, Anouar Eshqi, récemment en visite en Israël, a dévoilé le contenu du plan et s’en entretient régulièrement avec ses amis israéliens.

Selon des sources bien informées, une délégation de militaires saoudiens aurait rencontré à Djibouti des militaires israéliens et discuté des modalités de coopérations plus étroites à ce sujet. Les deux parties auraient décidé de créer une cellule d’opérations conjointe à Djibouti. Des opérations qui devront être dirigées depuis cette cellule de guerre viseront à s’emparer de l’île de Miyon et partant du détroit de Bab el-Mandeb. Si la base militaire israélo-saoudienne voit le jour sur l’île de Miyon, l’axe Riyad-Tel-Aviv saura contrôler 60 % du trafic pétrolier du monde.


 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV