Un analyste de la chaîne 10 de la télévision israélienne lève le voile sur les circonstances du meurtre mystérieux de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari, responsable du programme des drones du Hamas palestinien, par le service de renseignement d’Israël (Mossad).
Le soupçon d’une opération politique contre le spécialiste des drones du Hamas ne fait plus de doute. Dans un rapport publié dans le journal israélien Maariv, Alain Bendavid raconte l’histoire d’une véritable imposture dans l’affaire Zouari.
Une femme membre du Mossad, qui s’était fait passer pour une journaliste, avait interrogé Mohamed Zouari sur ses activités scientifiques, cherchant par ce biais à gagner sa totale confiance.
Pour ne pas être démasquée, elle était munie d’un faux passeport et d’une carte de presse factice. Une fois certaine d’avoir conquis sa proie, elle s’apprêtait à faire une dernière interview, lorsqu’elle envoie deux agents terroristes du Mossad, membres du Kidon (département du Mossad responsable de l’exécution des personnes résistant à Israël), à la rencontre de Zouari. Quand le meurtre a eu lieu, la prétendue journaliste était déjà hors des frontières de la Tunisie.
Le plan du meurtre a été exécuté au pied de la lettre. Tout avait été calculé au millimètre près, précise le rapport d’Alain Bendavid. Ce dernier note que les auteurs de cet attentat étaient probablement tous munis de faux passeports qui n’avaient jamais servi auparavant ; ce qui brouille les pistes et amenuise les preuves d’une corrélation entre le meurtre de Zouari et les autres opérations terroristes du Mossad. Quoi qu’il en soit, ce meurtre est à lui seul la preuve irréfutable que le régime de Tel-Aviv est capable de commettre n’importe quel acte, aussi indécent soit-il, dans la région, rappelle l’auteur du rapport.
Il prévoit que par cet attentat, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait mettre en marche la machine terroriste en Tunisie.
Le 15 décembre dernier, Mohamed Zouari, ingénieur tunisien de 49 ans, a été assassiné par balles à Sfax, alors qu’il circulait au volant de sa voiture. Il était un ancien pilote d’avion de ligne de la compagnie Tunisair et dirigeait une entreprise aéronautique dans le sud de la Tunisie. Il aurait enseigné le pilotage des drones aux forces du Hamas.