Des sources policières ont fait état de la découverte du corps d’un musulman rohingya dans un village de l’État de Rakhine, au Myanmar.
D’après les sources policières, le corps d’un musulman de 41 ans, qui avait été interviewé par la télévision d’État le mercredi 21 décembre, a été retrouvé aujourd’hui, vendredi 23 décembre, flottant dans une rivière dans son village natal.
Deux journalistes birmans, sous couvert de l’anonymat, ont déclaré qu’ils avaient interrogé cet homme mercredi dans son village puis qu’ils avaient été contactés par la police qui leur avait dit qu’il était porté disparu.
« Jeudi, sa famille a dit qu’il avait disparu après avoir donné une interview aux journalistes », a déclaré le colonel de police Thet Naing, tout en ajoutant que la police avait immédiatement ouvert une enquête.
L’autorisation de se rendre dans l’État de Rakhine a été finalement accordée, mais uniquement aux médias gouvernementaux, grâce à la pression exercée par la communauté internationale sur la dirigeante birmane, pour mener une enquête sur les cas de la violation des droits de la minorité rohingya suite à l’attaque de l’armée dans l’État de Rakhine.
L’État de Rakhine, au nord-ouest du Myanmar, abrite un grand nombre de musulmans rohingyas. Il a également été le théâtre de violences perpétrées par les extrémistes bouddhistes depuis 2012. Des centaines de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers ont été forcées de quitter leur foyer et vivent dans des conditions difficiles au Myanmar, en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie.
La minorité a été particulièrement réprimée depuis une attaque présumée contre les gardes-frontières du pays le 9 octobre. Neuf policiers avaient été tués dans cette attaque. Le gouvernement accuse les Rohingyas d’être derrière l’assaut. Il y a eu des rapports de viols, de meurtres et d’incendies criminels contre la population musulmane dans cet État du nord-ouest du Myanmar.
Le gouvernement birman refuse d’accorder la citoyenneté à cette population de 1,1 million d’habitants, en les qualifiant d’immigrés clandestins du Bangladesh. Cependant, beaucoup croient que la communauté rohingya est issue d’une ancienne lignée birmane.
Selon l’ONU, les Rohingyas sont l’une des minorités les plus persécutées au monde.